Par Josette HuezDJene, MALI

ESCAPADE AFRICAINE

MAURITANIE     

Départ de Toulouse le 27 janvier 2005 avec deux véhicules Toyota ; Béatrice Bouyssel ; six participants : Claude, Elizabeth, Agnès, Florence, Bernard et moi-même Josette

Jeudi 27/01 Il fait très froid, il neige, il gèle ; les 4 x 4 sont chargés au maxi. Nous prenons la route des Pyrénées vers le col du Somport. Le paysage est joli sous la neige. 13h premier pique-nique au bord de la route, n’étant pas très équipés pour ce froid nous claquons des dents en mangeant nos sandwichs ! Apprécions le café bien chaud. Passage du col 1650m sans problème, mais quelques heures plus tard il aurait fallu les chaînes ( pas prévu pour le Sahara )pendant que nous roulons nous faisons connaissance les uns des autres. Descendons vers Saragosse, beaux décors cette montagne et tous les sapins enneigés. Puis paysage assez désertique (éoliennes), cultures pauvres, zone industrielle. Suivons la route de Madrid, nombreuses grandes collines entre elles des arbres fruitiers. Sortons de l’autoroute 200km avant la capitale, il est 19h ; Arrêt hôtel  GALARIA. Il fait toujours aussi froid…600km au compteur                  

Vendredi 28 Après une bonne nuit départ à 8h, il gèle à moins 7 ! Tout est  recouvert de neige ; j’aperçois deux chevreuils dans les champs. Vers onze heures arrivons à Madrid enfin sous le soleil. Direction Cordoue ; pique nique sur une aire de parking, vent toujours très froid, sommes contents de remonter dans les véhicules. Entre les collines grands espaces de cultures de céréales, oliviers et vignes, je vois aussi des troupeaux de moutons ; La neige est encore apparente sur les  hauteurs boisées, le soleil chauffe derrière les  vitres, nous pouvons nous dévêtir ! Vu plusieurs élevages de taureaux. Après un plein de gazoil le 4x4 de  Fred nous a fait un ennui de démarrage, cela se reproduira  de temps en temps. Traversons une immense plantation d’oliviers. Obliquons vers Grenade Voyons la  neige  très  abondante sur  la  Sierra  Léone (35oom alt. belle station  de  ski espagnol.) Passons sur  les hauteurs de Grenade, la mer est en vue. 20km avant  Malaga nous nous arrêtons à l’hôtel  La  Perdrix.Distance parcourue : 750 km

Samedi 29 Départ 8h pour le  port d’Algésiras, encore –5degré ! 10h30 sommes sur les   quais ; nous nous affairons pour chercher  les billets ; Départ prévu  11h30 mais  il y a  du  retard  dû au contrôle des  clandestins. Embarquons avec le soleil, bonne  visibilité, nous  mangeons sur  le  pont à l’abri du vent  froid. 14h30 débarquons à Tanger (13h30  heure  locale ) nombreuses  formalités…Direction Rabat, nous nous arrêtons entre  Tanger  et  Rabat  au Lagon Bleu à Moulay Bousselham chez Gentiane Dartigue  La maison des oiseaux Petite étape de 350km plus 2h30 de  bateau.Gîte d’étape super que l’on ne peut  oublier, tant par le cadre  marocain que par l’accueil de Gentiane et de son  Compagnon Karim.Après avoir pris possession de nos chambres, Bernard et moi, marchons jusqu’au petit port des  pêcheurs, cette large lagune est une  halte pour les oiseaux migrateurs…Avant  le dîner  Gentiane nous sert  le thé à la menthe près de la  cheminée . Nous échangeons nos projets avec d’autres  touristes puis nous passons à table, Gentiane a voulu nous faire goûter les  principales spécialités marocaines, excellent ce dîner ; Karim est venu nous  parler de tous les oiseaux que l’on  pouvait observer, de ses pêches  surtout celles aux anguilles. Si nous n’avions pas eu un  programme à respecter nous serions restés une journée pour l’accompagner en barque dans ses marais. Ce coin est aussi le pays de la fraise. Bonne nuit mais très fraîche, avons empilé les couvertures…

Dimanche 30 - 8h quittons à regret ce charmant gîte Marocain. Prenons l’autoroute, à 9h nous sommes à Kenitra ex Port-Lyautey, continuons sur Rabat, je vois de nombreuses cultures sous serres, troupeaux chèvres, vaches, bois de chênes liège … Traversons rapidement la Capitale direction Casablanca que nous évitons pour gagner du temps car notre but de reconnaissance est la Mauritanie puis le Mali. Nous nous arrêtons une heure dans une station où nous pouvons manger en terrasse. Dans la campagne une multitude de petits soucis oranges commencent à fleurir. Arrivons au bord de la mer à El-Jadida ( 130km de Safi) ; Zone industrielle de phosphate, centrale thermique puis une grande surface de salines d’où j’aperçois des oiseaux limicoles, après cultures maraîchères en bord de route ; belle route côtière mais attention aux animaux !17H Arrivons à Safi, ville importante, difficultés pour trouver un hôtel avec garage, nous optons pour l’Atlantide vue sur mer, jardin, piscine mais nous n’en profitons pas. 430 Km au compteur

Lundi 31 Au petit déjeuner nous voyons les mouettes et les aigrettes se baigner dans la piscine ! 8h toujours très frais mais grand soleil. Prenons la direction d’Agadir par Essaouira ex Mogador. Cette route côtière est agréable, cultures moins riches beaucoup de caillasses ce qui explique les nombreux murets ; les dromadaires apparaissent ; surface très boisée avant d’arriver au port ; visite rapide de cette belle ville, médina et remparts. 100 km avant Agadir nous mangeons une bonne tagine maison. Après avoir passé Agadir nous nous éloignons de la mer, terrain assez vallonné, nombreux arganiers petits arbres dans lesquels les chèvres grimpent manger les fruits…Roulons vers Tiznit, en fin d’après midi changement complet de paysage très désertique ; Cap à l’ouest sur la plage Hôtel Aglou Beach - très bien - vue sur mer. Avant le dîner promenade sur la plage et photos du soleil couchant…Etape de  470 Km Mardi 

1 Février Quittons ce bon hôtel à 8h, longeons la mer jusqu’à Ifni, là nous rentrons dans les terres, découvrons une ville importante Guelmine 93000 habitants. Roulons entre des collines, doums et figuiers, rencontre d’un grand et superbe troupeaux de dromadaires accompagnés de leurs  jeunes petits, ils arrivent face à nous en broutant au bord de la route, bien sûr nous garons les 4x4 et sortons les appareils photos, j’aime l’allure nonchalante de ces animaux …La route est toujours bonne, nous rapprochons de la mer, Province de Tan-Tan ; Un petit vent encore froid soulève le sable (vu 2 cigognes à bec jaune ) à la sortie de la ville contrôle de police. Pique niquons au bord de la mer, sommes à peu près en face des îles Canaries ; Nous longeons la mer vers Tarfayat, la côte est toujours jolie mais dangereuse, les épaves de nombreux bateaux sont là pour le prouver ! Passage de plusieurs oueds (flamands roses) rassemblement de camping cars de différentes nations ; un peu plus loin nous nous arrêtons en haut d’une falaise voir des pêcheurs descendre avec des cordes au risque de leur vie pour pêcher des rochers entre deux grosses vagues…Un panneau nous indique que nous sommes à 1040 km de la frontière Mauritanienne de Nouadhibou. Désert de roches et cordons de belles dunes. Pas un animal, rares marocains, traces d’une invasion de crickets morts. Traversons la région de Tarfayat entre les salines. Plus loin nous voyons la pancarte cherchée (Campement le Bédouin chez Martine et Luc ) 1/2h de mauvaise piste, nous arrivons à 17h, il y a deux grandes tentes aménagées, des cases en dure, un sanitaire, plus un grand réfectoire. Posons nos sacs, allons marcher, il faut se dégourdir les jambes avant la douche, mais le paysage est plutôt tristounet…les nuits sont encore fraîches, je me repose bien. Parcours de 600 km

Mercredi 2 Départ 8h30, comme tous les matins nous changeons de 4x4 donc de chauffeur guide et de voisins, installons pour la journée notre petit bazar : cartes, jumelles, appareil photos, la gourde, dans les poches aménagées derrière les sièges avant.A 9h nous sommes à Laâyoune, belle ville fondée par les Espagnols en 1932 ; Principal centre économique des provinces sahariennes ; centre artisanal, parc ornithologique, nombreux militaires ; c’est dans cette région que les Emirs venaient chasser les outardes !…Grande ville moderne, typique.Petit arrêt et plein de gasoil (détaxé). Frontière 920 km. Progressons vers Boujdour, route côtière en très bon état, roulons entre les dunes, près de la côte plusieurs grands fossés salins.  Arrêt pique-nique (sandwichs de sardines, vache qui rit, fruits. En contre bas j’aperçois un troupeau de dromadaires sauvages…Il y a du vent, des petites volées de sable courent sur la route ; Je commence à voir des mirages, et de plus ou moins près d’autres troupeaux de dromadaires …Passons Boujdour, ville de moyenne importance, filons vers Dakhla ( tropique du cancer ) longue route désertique toute plate, toujours la mer sur notre droite, très peu de circulation.  Pendant l’arrêt commodités une grosse pierre a roulé sur la jambe de Bernard, il était bien écorché, nous l’avons soigné de force plusieurs jours ! Encore 200km avant l’étape de ce soir. Le paysage est très changeant, à nouveau des longues collines plates sur le dessus, ainsi que des grands dénivelés vers la mer et les regs sablonneux reviennent…17h  le ciel se voile, changement total de décor ; nous nous dirigeons à la pointe de la lagune (Dakhla Ville ) . En premier, chercher un hôtel car le camping sauvage est fortement déconseillé ! Subissons plusieurs contrôle de police. Le soleil est de retour beau coup d’œil de la presqu’île sur la baie de Rio d’orel. Nous dormirons à l’hôtel Doumss dans le centre. Allons dîner dans un restaurant recommandé pour ses poissons, effectivement nous nous régalons…Distance parcourue 580 km

Jeudi 3 La frontière est environ à 400 km, le vent froid du Nord nous suit tous les matins Retrouvons un paysage désertique, beaucoup de dromadaires avec leurs mignons petits. Nouadhibou est à 277 km, une pancarte indique (Ne pas s’écarter de la route Danger de Mines ! ) Aussi nous mangeons près des véhicules. A partir de là une chose m’intrigue : nombreux tas de cailloux en forme de petites pyramides sont posés au bord de la route à droite et à gauche ? Cette belle route a été financée par le Maroc …13h les contrôles à la sortie du territoire Marocain commencent, c’est long et compliqué, d’abord la douane, un peu plus loin la police puis la taxe de passage, les préposés à ce travail ont des cabanes minables comme bureaux…Entre la frontière du Maroc et de la Mauritanie c’est le No Man’s Land sans route, piste très mauvaise, mal définie, Frédéric se plante : pelles , rails , dégonflage des pneus…rebroussons chemin , prenons une autre piste avec succès qui nous amène à l’autre frontière où nous recommençons toutes les formalités…16h nous passons sur la voie ferrée du train de minerai , la ville est encore à 10km , c’est plat désertique ,des déchets plastique partout , l’horreur ! les premières maisons apparaissent pauvres et sales . Nouadhibou est pourtant la 2ème ville de la Mauritanie ! Nous optons pour un camping en plein centre avec parking intérieur  La Baie du Lièvre chez Ali. Chacun s’installe, Béatrice met en place les caisses popote, moi je vais à la douche…Au compteur  430 km                  

La Mauritanie est indépendante depuis novembre 1960, devenue République Islamique, Capitale NOUAKCHOTT, superficie :1031000 km2, 1 million d’habitants, exportations principales : Minerai de fer, Poissons…, Importations : Denrées alimentaires, produits dérivés  du pétrole, biens d’équipement…agriculture : Dattes, millet, sorgho, ( très déficitaire les années de sécheresse )   Nouadhibou  2ème grande ville. Le Pays est peuplé de noirs, d’arabes, berbères, maures (nomades). 

Vendredi 4 Nous aurions mieux dormi s’il n’y avait pas eu plusieurs mosquées a nous envoyer leurs prières par hauts parleurs…Nous passerons deux nuits dans ce camp. Ce matin nous partons jusqu’au Cap Blanc voir les phoques moines ; piste non balisée, très mauvaise, traversons une grande décharge, puis des sables mous ; sur notre gauche une vieille raffinerie de pétrole et l’entrepôt de minerai de fer amené par le train, l’ensemble paraît en mauvais état ; Après une heure et demie de pistes incertaines arrivons au phare désaffecté ; du haut de la falaise voyons plusieurs épaves de gros bateaux échoués ; descendons cette falaise travaillée par l’érosion pour voir de près l’unique phoque ! Nous remontons un peu déçus ; sommes rentrés par la bonne piste en un quart d’heure ! Repas au camping, lessive et repos avant d’aller marcher en ville, c’est très sale à côté des belles villes marocaines du Sud, de plus le vendredi tout est fermé . Rentrons jouer aux cartes. Dîner en ville, en attendant une table nous passons dans un salon avec des grands fauteuils, Bernard et moi présidons, les Amis déclarent : La Reine le Roi !…Voilà notre première journée de reconnaissance Mauritanienne. Environ : 50 km

Samedi 5 Ce matin notre but est de rejoindre le parc National du : Banc-d’Arguin (réserve d’oiseaux migrateurs.) Retrouvons la grande route partiellement goudronnée, des groupes d’ouvriers y travaillent. Je vois entre les dunes des acacias, campements de nomades, dromadaires et chèvres ; Zigzaguons entre la vielle piste et la future route. Vers midi obliquons à l’ouest où nous devrions trouver des balises, il y a beaucoup de traces ! Roulons au hasard, point de balises. Arrêt pique-nique, fort vent charriant du sable (l’Armatan). A cette heure le sable est mou les moteurs peinent, le 4x4 de Béatrice chauffe, le laissons refroidir de temps en temps ; bien du mal pour trouver la première balise, puis la passe vers la mer entre une multitude de dunes, j’aperçois un fennec que nous observons quelques instant…Enfin nous devinons Hartaouine village de pêcheurs, le campement, grandes tentes au bord de mer Tafarit tenu par des pêcheurs Mauritaniens ; Nous optons pour ces tentes sauf Agnès et Florence qui préfèrent monter la leur. Vite je vais me dégourdir les jambes au bord de l’eau ; Claude sort ses cannes à pêche, rapidement il ferre un beau bar moucheté ! Les femmes des pêcheurs nous préparent un dîner poisson au barbecue ; Ce soir là il y avait un autre groupe. Camping très modeste, wc dans les dunes et douches lingettes.Nuit très froide, ciel étoilé superbe270 km   

Dimanche 6 Ce matin je fais un effort pour me lever et m’habiller, toilette de chat ; malgré le soleil vent fort glacial ; Cela ne décourage pas Claude qui reprend sa pêche et initie Elizabeth, prise d’une grosse raie qu’ils remettent à l’eau. Bernard, Florence m’accompagnent marcher sur la falaise escarpée ; Le soleil commence à chauffer, nous allons tenir compagnie aux pêcheurs en attendant le pique-nique ; au début de l’après midi j’aide Claude à préparer des lignes de fond pour la marée du soir ; quelques oiseaux viennent près de nous : un jeune héron Goliath, des pélicans, et des petits limicoles ; au large des voiliers felouques de transport sans doute. En fin d’après midi sommes allés voir le retour des bateaux de pêche, quelques camionnettes attendent aussi avec leurs pains de glace pour aller revendre les poissons jusqu’à 300km ! 18h bientôt l’apéro rentrons ; Demain en partant nous repasserons par-là.Très bonne soirée sous la tente des pêcheurs,sommes le seul groupe ce soir aussi nous assistons à la préparation des poissons au gros sel et d’un bon couscous ,je me régale ; Evénement rare les femmes ont mangé avec nous ! Le mari très gentil est venu nous rejoindre, homme travailleur et intéressant, il nous donne beaucoup de détails sur leur rude vie : l’hiver il fait toujours froid le matin et le soir surtout cette année, l’été 24 ou 25 au plus en bord de mer, dans l’Adrar il y a au moins 10 degrés de plus ; la saison des pluies est en août ; Ils ont des gros soucis avec les pêcheurs chinois qui viennent avec d’énormes bateaux, ils pêchent des tonnages incroyables ! Dans ce camp une cabane est aménagée pour stocker des sacs de glaces et garder le poisson dix jours ; pour l’eau douce un camion citerne est à leur disposition ; ils mangent surtout du poisson et du riz, quant aux problèmes sérieux de santé il faut mieux aller au Sénégal à Dakar !

Lundi 7.8h 30 prenons la piste vers Nouâmghar avec un guide Ahmed car il y a une grande étendue dans les dunes sans repère. Au départ je vois des huttes très pauvres de pêcheurs, des flamands roses sur un promontoire avec d’autres oiseaux, contournons la lagune, vol de hérons balbuzards pêcheur ventre blanc, chevaliers, courlis …Après manger nous nous éloignons de la mer, piste secouante dans le sable , herbe à chameaux et une végétation curieuse mini arbustes le « Vernant » , très belle chaîne de grandes dunes façonnées par les vents suivi d’un reg , ce défilé de paysages me fascine …Maintenant nous pouvons nous rapprocher de la mer, la piste est meilleure, ici commence la baie St Jean, j’admire les couleurs de la mer, ces oiseaux  en pleine liberté dont les grosses sternes à bec rouge calotte noire…16h30 arrivée à Nouâmghar, contrôle de police, pas très aimables ces fonctionnaires ; le camp est tout près de la mer , moins sympa que le dernier ; Les femmes du camp nous ont cuit la belle pêche de Claude (5 bars ) mais sans le folklore d’hier soir…Malgré les courants d’air froid dans notre tente j’ai bien dormi.Environ : 160 km 

Mardi 8  Mini toilette et je vais retrouver notre pêcheur qui assouvit sa passion ! Ce matin nous ne sommes pas pressés, attendons que la marée descende pour faire un parcours de 80 km sur la plage entre les dunes et la mer vers la capitale de Nouakchott  Je suis impatiente de vivre cette aventure !12h nous partons gaiement, mais Béatrice s’ensable avant d’avoir rejoins le sable dur, tous s’affairent autour de son 4x4 un quart d’heure ; Nous voici au ras de l’eau et des dunes, c’est féerique la mer scintille de mille feux, quelques pêcheurs en barque nous saluent, pélicans, aigrettes, gravelots, mais surtout des goélands hésitent à s’envoler au dernier moment ; le ciel est un peu voilé et le vent ne nous lâche pas ; de temps en temps nous nous arrêtons pour admirer, le paysage est trop beau ! Escaladons des dunes ( pas si  facile ) Tout à coup Fred hurle dauphins à bosses ! Nous remontons tous avec les jumelles, les observons un moment… El Mhaïjrat petit village de pêcheurs, belles barques en couleur parmi les épaves, il n’y a pas de port, c’est un dur travail de mettre ces embarcations à l’eau (vu une tortue de mer) ; croisons un rallye d’une trentaine de 4x4. nous ne continuons pas par la mer car le sable devient mou et des rochers affleurent danger pour les pneus, dommage…Pour moi cette journée restera un temps fort de la Mauritanie…Le temps et ces 80km passent trop vite 15h30 nous prenons une piste à Tioulit pour rejoindre la grande route de Nouakchott… Route partiellement finie ; paysage désertique avec ces plantes vernants à perte de vue. A 30 km de la Capitale la route est doublée, des panneaux de signalisations apparaissent ce qui n’empêche pas les habitations et les animaux d’être au ras de la route ! A nouveau les étendues de déchets plastique. Stop gendarmerie : attente ; rentrons dans Nouakchott c’est moche et sale . Cherchons le gîte avec garage pas évident, en plein centre, optons pour l’auberge Ménata tenue par deux sœurs sympas, prenons deux chambres de quatre près d’une salle d’eau, c’est propre mais les moustiques sont là ! Possibilité de faire la cuisine c’est appréciable ; à 18h tout est complet, dans ces pays il vaut mieux ne pas arriver tard pour assurer son gîte.Au compteur : 160 km

Mercredi 9 Nouakchott capitale un million d’habitants. 9 h journée libre, découverte à pied de la ville vers le grand marché ; circulation indescriptible de véhicules de toutes sortes, d’ânes attelés ; marchons sur un lit d’ordures, les vaches et les chèvres y trouvent leur nourriture ! ( je bute sur un dénivelé, chute de tout mon long, gros pet au bras et petite entorse…) les caisses de légumes, de fruits changent de main et ça discute les prix comme sur tous les marchés ; le quartier viande n’est pas triste, sans hygiène…plus loin nombreux marchands de tissus colorés et bazar cuisine, outillage ; Maintenant nous nous dirigeons vers le musée où nous avons rendez vous avec les autres ; pas évident à trouver, je commence à avoir bien mal à la cheville ; visite intéressante mais je suis obligée de prendre un taxi pour rentrer, c’est la cata…L’après midi les autres vont voir le port de pêche, moi je me repose avant d’aller me faire masser le pied par une esthéticienne qui pense pouvoir me soulager ! En fin de journée Bernard m’accompagne au port en taxi car c’est une curiosité de voir ces dizaines de grandes barques toutes colorées, les pêcheurs s’entraident pour les mettre à l’eau et les remonter ; le marché de poissons est très important c’est leur principal moyen de vie …Pendant ce temps nos guides ont rempli la caisse popote, refait les pleins d’eau et de gasoil, vérifié chargement et mécanique, préparé le dîner ; bonne soirée qui se termine par un jeu de cartes .

Jeudi 10 8h Quittons l’océan Atlantique pour l’Adrar au nord est ; sortie de ville par le quartier chic, sur notre gauche l’aérodrome puis la grande banlieue anarchique et dégueu…retrouvons les dunes qui envahissent tout, dont les petits villages, la route, des vieux pneus en délimitent les bords. 1er contrôle de police (nos fiches avec tous nos renseignements sont prêtes ça va plus vite en principe ) Changement brutal de paysage ; en toile de fond des dromadaires avec leur tout petit, c’est très beau. Grande étendue plate, sommes à 4m en dessous du niveau de la mer dans la " Sebkha Ten Dghâmcha " dépression de 3500km², y voyons des monceaux de coquillages à perte de vue et des arbustes de la famille des euphorbes…Bénicha petit village, maigre et rare végétation pour les troupeaux !  A nouveau un grand reg (mirages ) nombreuses chèvres, commençons à voir des zébus aux grandes cornes. Sur la gauche j’aperçois le piton rocheux de Tamâggout et les anciennes mines de cuivre, plus loin encore les montagnes de Terfit (40km )Arrivons dans la ville importante de Akjoujt la traversons, 11h30 arrêt buffet :melon, pizzas, vache qui rit, pain brioché et fruits (un festin ) En route vers Atar, à droite et à gauche de la route étendue désertique, seuls des dromadaires avec leur chamelon toujours attendrissants à voir ; traversons le hameau Yegref quelques huttes et tentes très pauvres. Quittons la route goudronnée pour prendre une piste d’une douzaine de km sur notre droite, elle est assez tortueuse ; les montagnes aux différentes et curieuses formes, presque toutes tabulaires se rapprochent, elles sont belles avec l’éclairage d’aujourd’hui, d’énormes dunes  viennent se plaquer à elles ; le sable est partout cependant quelques acacias réussissent à pousser, où prennent ils l’eau ?Arrivons au village de "Tarjit " plusieurs bâtiments en dur dont l’école, le dispensaire, nombreuses huttes en paille assez grandes et bien faites ; les enfants nous saluent, approchons d’une falaise, tout se ressert et j’aperçois des palmiers, sommes à l’entrée d’une palmeraie, là un parking, il faut continuer à pied, certains vont en reconnaissance avec les guides, les autres gardent les véhicules. Ils reviennent avec un grand sourire le camp est superbe au pied de la falaise où coule un ruisseau limpide, sont installées des tentes plus ou moins grandes et celle qui sert de salon réfectoire plus un coin sanitaire rudimentaire mais propre. Avons donc amené nos sacs, pris possession de nos tentes, juste le murmure du ruisseau, c’est un petit paradis ! Un jeune guide du coin propose une ascension pour découvrir des peintures rupestres dans les grottes de Légueira, malheureusement je ne peux y aller à cause de mon entorse ; les quatre qui sont montés n’ont pas été déçus mais c’était dur et il faisait encore bien chaud. Je marche un peu, longe le ruisseau, je vois une petite piscine naturelle au fond de la palmeraie en dessous de la cascade ; des touristes arrivent de par là, mais ils partirons en fin de journée. Sommes le seul groupe ce soir. Le thé à la menthe nous est servi à volonté ; au dîner plat unique, très bon couscous et fruits frais le tout servi par terre ! un peu dur pour nos articulations. Maintenant n’avons plus froid le soir ni le matin ; à la nuit noire le chef du camp nous fait découvrir une multitude de lucioles qui évoluent dans le ruisseau, c’est féerique toutes ces petites lumières verte ! c’est la première fois que j’en vois…La soirée se termine par une partie de tarot…450 km

Vendredi 11 Très bonne nuit bercée par le chuchotement de l’eau ; je serais volontiers restée plus longtemps dans ce havre de paix…Départ 8h15 direction Atar, ce matin l’éclairage est diffèrent, qu’elles sont belles ces montagnes ! à la sortie de la piste contrôle de police, nous retrouvons la route goudronnée , peu de circulation, passons Atar ville assez importante ; continuons jusqu’à Azougui où nous devons faire le tour d’une grande palmeraie, piste pas balisée difficile à trouver sans guide du Pays ; Béatrice s’engage la première sur une grosse dune, le moteur peine, l’embrayage chauffe, dur c’est le pépin il va falloir ménager sa monture ! Demi tour sur Atar, pour prendre la direction de piste assez bonne ; ici immense pâturage à dromadaires, le vent se lève, le sable vole, les rares acacias sont couchés par le vent dominant. Changement de décors forte dénivellation, route mauvaise, à droite falaise de grosses pierres (danger chutes  à gauche un canyon, doublons des camions en panne, craignons pour le 4x4 de Béat - tout doux ...arrivons sur le plateau ouf ! (825m alt ). Ne voyons pas la passe d’Amodjar ( fort Saganne ) mais une pancarte indique une piste caillouteuse nous y amène vers des monts sombres, trouvons le gardien de service qui moyennant un ticket  nous explique les quelques peintures…Pique-niquons sur place.14h30 arrivée à " Chinguetti "

  

Ville de  CHINGUETTI
 On dit que Chinguetti naquit des eaux souterraines qui permirent à une splendide palmeraie de s’y développer…Chinguetti dont le prestige s’étendit dans tout le monde Musulman fut fondée entre le 13ème et 15ème siècle.7ème ville Sainte de l’Islam, lieu de départ pour la Mecque des pèlerins de Mauritanie. Au temps de sa splendeur 11 Mosquées y dressaient leur minaret… Cette vieille ville est passablement en ruine, le sable l’envahit progressivement…L’auberge indiquée par le routard ne convient pas. Première crevaison du 4x4, pendant le changement de roue tous les enfants du quartier viennent nous voir…Retournons à l’entrée de la ville et optons pour l’ Très chouette, parking, de plein pied une suite de cases avec tapis et matelas ; dehors sanitaires très propres, grande tente de repos ou réfectoire toujours sur des banquettes à ras du sol, il y a également une salle plus ou moins couverte à l’étage donnant sur des terrasses. possibilité d’avoir le repas du soir ( une autre recette de couscous très bon ) et toujours le thé à la menthe à volonté…Une fois installés pour deux jours, profitons de l’eau pour faire une lessive qui sèchera vite ; puis nous allons faire un tour dans le centre, petits commerces pour touristes, essayages de cheichs, marchandage…En attendant le dîner détente ; le repas va nous être servi dans la pièce du haut où nous serons seuls ; Là Surprise Surprise les Amis me font la fête pour mon anniversaire ( depuis ce matin j’ai 72 ans ! ) ; dans mon assiette une carte signée par tous, un petit paquet contenant un joli collier local , Frederic a sorti de sa cave un bordeaux, et au dessert un montage de petits gâteaux avec une grosse bougie ! Quelle sympathique soirée , j’en suis toute émue…Vers 22 h au lit et pas d’horaire matinal demain .130 km au compteur  Samedi 12 , ce matin le ciel est voilé, impossible de faire des photos d’en haut des terrasses .Partons visiter la vieille ville ; sommes assaillis par les vendeurs, pas le droit de pénétrer même dans la cour de la Mosquée ! Les murs s’effondrent le sable les engloutit ; ça fait mal de voir ça… Visite intéressante de la bibliothèque "FondationSidi Mohamed Ehel Habtt"  qui se perpétue de père en fils : 1400 manuscrits de 1871, héritage qui doit rester ici , ouvrages sur le Coran, les sciences, langues, littérature Arabe, arithmétique, médecine, astronomie…Nombreux sont passés au laser, tous répertoriés, quelques spécimens restent sous vide. Il y a deux siècles c’était une cité prospère, culture et rayonnement Islamique, passage de nombreuses caravanes, commerçants de toutes sortes…Visite également d’un petit musée d’ustensiles anciens et variés commentée par un sympathique Mauritanien …Retour au gîte pique-nique sous l’immense tente ; petite sieste, tarot avant de faire une ballade de deux heures à dromadaire vers les dunes ; nous nous en réjouissons mais il y a de moins en moins de visibilité, même quelques gouttes de pluie ! 17 h les Indigènes sont là avec leurs bêtes ; Pas évident de se hisser sur la selle et manque de bol la mienne était mal installée, j’ai dû descendre et remonter ! Nous voilà partis, subissons le pas balancé de nos bêtes, je prends le rythme ce n’est pas désagréable, mais le vent de sable se lève dommage !      Arrivés aux dunes je dois m’accrocher pour rester sur la selle avec la pente ! Nos guides nous surveillent bien ,dommage de manquer la vue de là haut ; à la descente c’est pire, mauvais quart d’heure, enfin je fais confiance à mon dromadaire ! vivement le plat…Mais au retour j’étais très contente d’avoir fait cette ballade…Au dîner nouvelle surprise : c’est l’anniversaire de Florence ! carte, collier, champagne (qu’ elle avait apporté de Toulouse ) gâteau ,bougie, bonne ambiance…Demain nous quitterons ce bon gîte . Dimanche 13 , cette nuit j’entendais la pluie, ce matin elle est toujours là, les paysages sont encore compromis. Aujourd’hui:  Ste Béatrice,  nous lui souhaiterons ce soir à l’apéritif…Au petit déjeuner le cuisinier nous fait goûter du lait et du fromage de chamelle, je trouve ça bon ; la pluie s’accélèrent ça dérange notre programme.A 9 h nous partons sur la piste de Ouadanne ; à gauche et droite grands plateaux de pierres, d’arbustes rabougris, ni village ni troupeaux ; roulons assez bien, la piste est entretenue. Du haut d’une colline vers 11 h découvrons la ville dans une grande oasis de 10 km où deux oueds se rencontrent parfois, en ce moment il n’y a que du sable. La ville de Ouadanne était prospère, nombreuses caravanes y passaient . Fondée au 12ième siècle, c’est de cette époque que date la construction de sa Mosquée dans la ville fortifiée. Les Portuguais vinrent y fonder un comptoir commercial en 1487. Au temps de sa splendeur elle possédait aussi une bibliothèque très importante. Commençons par chercher un gîte, éliminons les premiers ; montons dans la vieille ville, le nous convient avec vue sur la palmeraie ; comme souvent plusieurs possibilités : soit monter nos tentes ou occuper une grande tente locale et dernière solution prendre des cases individuelles avec banquettes ;  préférons tous cette solution surtout qu’il pleuvote encore ! En attendant qu’il fasse meilleur certains bouquinent d’autres jouent aux cartes.En fin d’après midi nous marchons vers la palmeraie en contournant la vieille ville ; pas de photos aujourd’hui, des enfants nous suivent gaiement ; demain matin nous prendrons un guide pour découvrir cette curieuse ville ; en la contournant nous en mesurons la grandeur. Au pied des remparts nous voyons une multitude de damans (petits animaux de la taille d’un lapin, courtes oreilles) nombreuses tourterelles, des traquets des montagnes noir et blanc. Le soir un dîner nous est servi, une spécialité ce sont des crêpes garnies de petits légumes chauds et accompagnées de légumes en salade bien agréable à manger. Bonne soirée…120 km au compteur

Lundi 14 Après une bonne nuit, nous prenons un copieux déjeuner avec du bon pain tout chaud cuit par un indigène; .Heureusement mon pied va mieux après les soins journalier d’Elizabeth…A 9h nous partons tous visiter cette vieille ville ; le ciel s’éclaircit heureusement ; arrêt au bureau des guides Béa règle les tickets, un guide compétant, sympa, parlant bien français nous est alloué ; Historique de la ville et c’est parti pour trois heures dans un labyrinthe de ruelles étroites plus ou moins délabrées, par endroit des beaux restes ; toutes les maisons et murs étaient montés en pierres sèches sur un sol rocheux, du beau travail ; il y a 2km de remparts avec des meurtrières, tours de guet ; nous nous attardons dans les maisons (sans toit maintenant ) des trois Notables fondateurs, ce qui nous donne une idée de leur vie ; un puit intérieur encore en très bon état leur était fort précieux…La ville descendait jusqu’à la palmeraie, plusieurs portes en permettaient l’accès ; passons du temps à la Mosquée qui s’étendait à l’extérieur les jours de grandes prières…Sans guide nous nous serions perdus dans ces dédales !…En observant ce qui reste je suis perplexe devant cette construction et le savoir faire des hommes…Nous changeons de guide pour voir la petite bibliothèque bien tenue ; puis visite d’un musée hétéroclite commenté par un chibani… bien sur la promenade nous fait passer devant quelques marchands ; faisons des belles photos . Visite plaisante, intéressante. 2000 habitants vivent autour de cette vieille ville mais l’été (juillet août )à la saison des dattes, nombreux Mauritaniens originaires d’ici, travaillant à Nouakchott, viennent faire la récolte des dattes et voir leur famille… Mardi 15 réveil avec le soleil, j’ai mal dormi, je bois trop de thé à la menthe ! Partons dans la matinée vers l’oasis Tin-Labbé dans les alentours ; des monts sombres surplombent cette vallée, gros rochers apparents où des maisons troglodytes existaient, un guide nous propose la visite mais c’est trop acrobatique n’y allons pas…Cherchons l’ombre d’un acacia pour le pique-nique, il fait très chaud ce midi . Agnès, Elizabeth et Bernard rentrent à pied à travers la palmeraie ; les autres montent en 4x4 et rentrent par une autre piste ; sommes de bonne heure au gîte, en profitons pour faire nos lessives, douches et tarot…Les marcheurs n’ont pas mis très longtemps à nous rejoindre .Dans la soirée nous redescendons dans la palmeraie voir le soleil couchant, mais le ciel est voilé, dommage. Sommes entourés de tous les jeunes du coin, nous jouons au foot avec eux, Frédéric est déchaîné ! Les filles forment un groupe et chantent avec Béatrice, c’est un temps fort de communication et de joie…Presque à la nuit Bernard fait la course avec eux pour remonter au village, puis au pas cadencé en chantant leur hymne National au grand étonnement des gendarmes de service !…Ce soir apéro en l’honneur de la St Claude, suivi d’un très bon couscous…25 km

Mercredi 16 Le 4x4 de Béa ne pouvant emprunter des pistes trop difficiles à cause de son problème d’embrayage, nous n’irons pas à l’aventure plus au nord ; nous pensions voir la curiosité géologique exceptionnelle le en forme de bulle éclatée, 40 km de diamètre ! Les scientifiques ne sont pas tous d’accord sur le phénomène  ( j’ai acheté une carte vue par satellite ).Retour sur nos pas, il fait très beau et déjà bien chaud à 9h ; 2h de piste pour retrouver la route goudronnée, crevaison 4x4 Fred, en attendant la réparation nous marchons un peu et trouvons une petite grotte avec des peintures ! Maintenant nous cherchons sérieusement la piste de Fort Saganne ,la trouvons, laissons les véhicules en haut d’une falaise, quel décor austère, dans une cuvette, grand plateau entouré de monts sombres, aucune végétation et au milieu le Fort qui n’est plus en bon état…Il fait vraiment chaud en plein midi, en partant je vois des damans et gros lézards ; passons à nouveau dans la route très accidentée, la gorge est profonde, des monts élevés la dominent…Avant d’arriver à Atar retrouvons les dromadaires, bel éclairage, photos . Avec grand plaisir nous revenons à l’oasis magique de Tarjit pour deux nuits ; en fin d’après midi je me relaxe en attendant de revoir les lucioles et les étoiles même la lune est grandiose au dessus de la palmeraie…  Environ : 130 km

Jeudi 17 Après une bonne nuit sous nos grandes tentes, nous partons découvrir les environs dont une petite oasis où un groupe de touristes avait bivouaqué avec leur dromadaire…Paysages grandioses, montagnes foncées, grandes dunes, canyons et ciel très bleu ce matin ; au retour descendons une partie de la route à pied, un peu de sport ça fait du bien ! Arrivés au village nous nous arrêtons dans les petites échoppes, faisons quelques achats pour leur faire plaisir…12h pique-nique sur une natte, température idéale près du ruisseau, l’eau de source jaillit de la falaise ; Après midi farniente puis je vais marcher au fond de l’oasis et grimpe une dune pour apercevoir le paysage derrière les falaises, des vallées, des montagnes pas facile d’accès…Le soir le camp se remplit ; au dîner : thé à la menthe, très bonnes tagines et ananas frais . Après le tarot, nous allons voir nos lucioles, le ciel étoilé, un paradis cette oasis ! 12 km

Vendredi 18 Retour sur Nouakchott, départ 8h, car l’escapade d’Agnès et de Florence se termine demain soir. Longue route assez monotone, certains en profitent pour faire un roupillon ; après Akjoujt beaucoup de vent qui lève le sable ; laissons la mine de cuivre sur notre droite ; toujours des animaux au bord ou sur la route ; pique-nique dans les dunes sans ombre où il y a tous les coquillages . 13h en voiture nous sommes à 100 km de la capitale . 14h retrouvons les faubourgs sales , les mauvaises odeurs, les animaux qui mangent du carton, nombreux ânes attelés…Changeons de logement bl Kennedy ,plein centre, sympa, patio, oiseaux, et fleurs… Bonne soirée430 km

Samedi 19 Dans la matinée, promenade dans différents quartiers de la ville , arrêt dans le quartier des bijoux, quelques belles réalisations, commerçants sympas, nous nous laissons tenter…Retrouvons Béatrice dans une superbe boulangerie moderne, grande variété de pain et de gâteaux très appétissants . A midi mangeons dans le patio, Claude nous grille deux beaux poissons au barbecue, le pêcheur est aussi bon cuisinier ! Dans l’après midi nous retournons voir les bateaux de pêche et la halle aux poissons, le ciel se couvre, la mer s’agite…Après dîner Adieu Agnès et Florence l’avion les attend…

Dimanche 20 Départ à 8h sous la pluie ; sortie de ville vers Boutilimit ; les dunes prennent une autre teinte, les vieux pneus servent de clôtures et de balises, partout le sable semble vouloir tout envahir ! Donc,  paysage de dunes, par endroit des haies de feuilles de palmiers sèches empêchent les dunes de traverser la route, on retrouve les petits euphorbes, rares tentes de nomades ou cabanes en dur, pourtant la route est fréquentée ; je vois des dromadaires et des ânes, de temps en temps une petite mosquée et des réserves d’eau ( grosses poches en plastique ), un chasse sable en action . Face à nous arrive un camion transportant un chargement de foin incroyable, la route étant étroite nous sommes passés sous le foin !! les suivants ont pris la photo…Boutilimit assez grande ville, la traversons au ralenti c’est le jour du souk, beaucoup de monde et de couleur…Continuons sur Aleg, route en bon état, toujours du sable, paysage plat ; un peu de végétation apparaît, enclos en branchage pour le bétail dont les premiers zébus. Sur le bord de la route, nombreuses carcasses désossées de voitures et camions ; visibilité lointaine, je commence à voir des nids d’oiseaux dans les arbres rabougris. 11h30 Aleg presque parallèle au Sénégal à 120km. Il pleut à nouveau, également jour de marché, traversée difficile entre les étalages de beaux légumes, fruits, carcasses de viande etc ; A la sortie de la ville rapide pique-nique car la pluie reprend ; nombreux animaux écrasés sur la route ; roulons sur Kiffa, l’étape d’aujourd’hui est très longue ; des monts apparaissent au loin, le sable vole sur la route ; traversons des minuscules villages : Achram, Siyassa, Lechraée…Rapprochons des vieilles montagnes plus ou moins cachées par le vent de sable qui s’amplifie, l’érosion a fait son travail, pouvons voir quelques cheminées de fées ; à El-Gheira, passons près d’une oasis, puis la route passe entre les monts, région sauvage, hostile ; encore deux hameaux et une oasis Kamour et Guérou, fini la montagne, le vent faiblit ; à nouveau les dunes, des habitations en bordure de route : N’taggat, Tisane ; quelques troupeaux de bétail, Kandra, puis c’est la banlieue de la ville de Kiffa ( 3ièm ville de Mauritanie ) 16h30, l’étape s’arrête à l’Auberge : Le Phare du Désert .Visitons les lieux, ce n’est pas mal du tout, patio, grande salle à manger et de réunions, tentes améliorées heureusement car le vent redouble et la pluie arrive ! Au dîner, devinez : Couscous ! Après le repas, des indigènes du gîte nous proposent d’aller voir les dromadaires dans l’enclos, les mères sont là avec leur jeune elles ont droit à un complément de nourriture pendant que les bébés tètent, elles sont très calme, se laissent photographier, puis démonstrations sans brutalités de couché, levé elles obéissent au touché de la main, belle démonstration… Au compteur  630 km

Lundi 21 Déjeuner rapide à l’arrière des 4x4, départ 8h, ville plate étalée, arborée, malheureusement toujours des ordures ; terrain d’aviation. Direction  Ayoûn El –Atroûs 220km ; Il fait lourd, humide. Beaucoup plus d’arbustes, les acacias commencent à fleurir, grand plateau puis des monts érodés, route bonne ; un peu plus loin, un village de tentes : Chival ; Maintenant beaucoup d’herbe sèche la savane d’où émergent acacias et euphorbes, les habitations sont en dures, cases plus ou moins grandes ; paysage dont le jaune domine, grand vol de kéléas, troupeaux de zébus, ânes et chèvres ; passons de nombreux radiers, au loin sur notre gauche des marécages ; succession de villages, sur les hauteurs quelques grandes et belles maisons ; palmeraie en vue, arrivons à Tintane, contrôle de police , passage de route en mauvais état, vu gros corbeaux pie . Curieux hameau,  Rayane,  les maisons sont en pierres sèches de différentes couleurs qui forment des dessins . La route serpente entre des dunes, les acacias en fleur et des monts…11h30 Ayoûn El Atroûs grande ville animée, toutes sortes de commerces au bord de la route, quelques beaux bâtiments ; A la sortie de la ville un panneau indique sur la droite : Frontière du Mali, plein sud, route financée par l’Europe, ouverte depuis peu. Comme paysage : beaucoup de caillasses et de monts effrités, du bétail, dont les zébus à grandes cornes…La frontière est à 88km à Gogui ; nous pique-niquons, le ciel est plombé ; étendue d’eau à gauche, nombreux troupeaux s’abreuvent,  je vois de superbes chevaux à l’ombre des baobabs.14h sortie officielle de la Mauritanie : deux arrêts longs, formalités douane puis police…No-man-s-land de 65km . Forêt d’acacias, belles termitières, petits villages en banco ornés de peintures de couleur…            

2ième partie : MALI

Lundi 21 Février suite 15h15 rentrons dans Nioro, ville frontière. Ne voyons pas le bureau de police en contre bas de la route face à l’aviation ; cherchons en vain dans le centre, un gamin nous dit "je t’emmène", il saute sur le marche pied. Arrivés au bureau un chef sort en hurlant : "c’est interdit de monter un enfant comme ça ! je vous dresse un procès" ; Fred essaie de discuter, rien à faire,  au contraire il faut mieux se calmer…Pas d’argent malien pour payer, pas de banque, un pharmacien fait du change ouf !, mais le policer ne veut pas donner de reçu, nous insistons, alors là sommes menacés de coucher au poste…laissons tomber ; le pire nous n’étions pas dans le bon bureau mais dans le commissariat du pays ! Retournons sur nos pas pour les formalités au poste frontière ; puis nous passons à la douane ; tout cela nous a pris plus de deux heures…Reprenons la route vers Dièma, fini le goudron, mauvaise piste, roulons doucement ; je vois beaucoup de baobabs avec les branches taillées car les indigènes récupèrent les écorces pour faire des lanières, l’arbre n’en souffre pas, j’ai appris ça plus tard avec les Dogons…repérage de loin d'un coin sauvage pour le bivouac en dehors de la piste, pas de village en vue ; sommes pas mécontents de nous arrêter. Avec plaisir j’entends de nombreux oiseaux : vol de kéléas, huppes, calaos, rolliers, merles traquets, tourterelles masque de fer, pluviers…ça chante à tue-tête, quelle réception agréable ! des petites haies nous entourent ainsi qu’un pied d’éléphant avec ses fleurs roses ( baobab nain ) . Chacun choisit son emplacement et installe sa tente pendant que Béatrice prépare le dîner. Soirée agréable au clair de lune. Très bonne nuit, juste des chevaux sont passés par là.430 km.

Mardi 22 En piste à 8h ; les villages sont diffèrents, les maisons tout en banco et très resserrées, les femmes élégantes portent des belles coiffures en tissus assortis à leur robe…Les hommes emmènent des troupeaux de zébus au pâturage ; la piste est toujours très poussiéreuse, nombreux oiseaux semblent nous accompagner . Quelques cultures entre les cailloux et les pistes car chacun cherche la sienne ! Une chose m’intrigue : je vois des quantités de petites cheminées sortir de terre ce serait un compromis de fourmilières et termitières. Après une heure de cette très mauvaise piste nous n'avons progressé que de 30 km ! des merles à longue queue, des rolliers et même un écureuil passent devant les 4x4. Par ici je remarque des beaux chevaux montés, un village près d’une étendue d’eau et des gros travaux en cours d’aménagement de la piste. Arrivée à Diema, trois heures et demie de piste très dure, continuons vers Didieni 160 km de piste ondulée ! Arrêt sous un baobab pour pique-niquer. Le  paysage est arboré et beaucoup de poussière . Sommes pas très loin sur notre droite de la boucle du parc du Baoulé. Dès qu’il y a de l’eau,  des petites cultures maraîchères apparaissent…Béa vient de rouler sur une ferraille, nous voyons son 4x4 zigzaguer avant de pouvoir s’arrêter sur cette tôle ondulée, son pneu est foutu…Traversons une petite oasis de cocotiers ; il fait une forte chaleur, un arc au dessus de la piste indique la limite de la région de Kaye. La malchance continue : une grosse épine vient de crever la vache à eau de Béa ! Dans les villages je commence à voir des beaux manguiers. Après Segué cherchons où bivouaquer, il est 16h30, nous nous arrêtons en pleine nature entre les épineux ; nos sacs et nous sommes très poussiéreux, heureuse-ment il y a les lingettes pour faire un brin de toilette ! Dans la soirée j’entends les francolins, ils ne sont pas loin des tentes…230 km  

Mercredi 23 Départ 7h45 pour Bamako. Reprenons la vilaine piste mais pas pour longtemps, toujours les habitations en banco, succession de palmiers, baobabs et arbres fruitiers ; nombreux attelages d’ânes sur la piste ; les écoliers partent à l’école ils nous saluent en poussant des cris de joie…Traversons Didieni, ville très commerçante ;nous retrouvons une route goudronnée, fini la poussière et les secousses ! Prenons plein sud (Bamako 160km ) Passons Kolokani, grande avenue bordée d’arbres, les motos, vélos font leur apparition, les belles toilettes des femmes ne passent pas inaperçues…Nombreux marchands de bois au bord de la route, maintenant il y a des grands champs entretenus, parmi les animaux j’ai vu des cochons roses signe de chrétiens dans le coin ! Le paysage devient vallonné ; l’animation des banlieues commence, petits immeubles en construction et le début des ordures éparpillées…10h30 arrivée à Bamako ( capitale du Mali ) La circulation de toutes sortes est intense, pas facile de conduire ! les vendeurs s’installent toujours au bord de la chaussée ce qui ne facilite pas les choses, et le code de la route est ignoré…S’ajoute à cela la pollution, la saleté et la chaleur. Notre premier but est de trouver un hôtel ou gîte correct, pas facile, au bout de trois heures nous nous retrouvons au bord du Niger où nous visitons le seul camping sans ombre, pas question…Pique niquons au bord de l’eau ( joie sentimentale pour Bernard et moi de retrouver ce fleuve que nous avons côtoyés plusieurs années... en 51 ! ) les pirogues passent lentement, un troupeau de zébus arrive au pas de course pour s ‘abreuver, il ne nous manque que les canards, où sont ils ? Repassons le pont, nous arrêtons dans différents quartiers voir des hôtels indiqués sur le petit Futé ; sans grand enthousiasme optons pour l’hôtel assez central, confort et sanitaires très moyens, pas de fenêtre mais la clim. ou des ventilateurs ; le plus important : grande cour pour les 4x4, possibilité de faire ses lessives et de pique-niquer le midi… Le soir dégustons une bonne bière bien fraîche en l’attendant pour dîner à l’hôtel130 km             

Ville de  BAMAKO : 260km², plus d’un million d’habitants .Capitale. Carrefour entre les différents peuples du MALI. Bamako s’étire le long du fleuve Niger (4200km dont 1700km au Mali)  Deux ponts permettent d’en relier les deux rives. La ville est située dans une cuvette encerclée par 5 collines tabulaires.  Peu de grands immeubles, nombreux quartiers en banco. Nos anciens bâtiments coloniaux sont en ruine… Des zones résidentielles et économiques se construisent en banlieue. Manque d’infrastructure pour les routes et l’assainissement !  Ségou 2ème ville puis Mopti, toutes deux en bordure du Niger. Religion : 90/100 Islamique.  République Présidentielle. 

Jeudi 24 J’ai mal dormi, beaucoup trop chaud et manque d’air. Après le petit déjeuner pris dans la cour, nous allons marcher en ville en cherchant une banque, le syndicat d’initiative pour avoir des détails sur les parcs, là nous nous rendons compte qu’ils n’en savent pas plus que nous !… Remarquons nombreux ministères et fonctionnaires…Les rues sont très sales, circulation intense donc air pollué…Nous allons visiter le musée entretenu par la France ( crée par G d’Estaing ) différentes expositions assez intéressantes…Nous mangeons sur place, petit resto sympa .Le soir Fred nous emmène dîner au Bla-Bla, quartier chic, animé, route de l’hippodrome, super le "Capitaine grillé " - bonne soirée.

Vendredi 25 Béatrice nous propose une promenade en 4x4 sur les hauteurs de la ville, ok, partons à cinq ; au pied de la colline le zoo abandonné, c’est triste à voir ; montons environ 500m de dénivelé pour arriver au point G ( où se trouve l’ hôpital de l’espoir, souvenir d’un passage en 52 ) C’est inimaginable ce que ce point culminant peut être sale ! Dominons toute la ville et le Niger ; dommage il y a de la brume ; au pied de cette colline c’est le très grand marché et atelier de transformation des carcasses de voitures…L’après midi nous allons au ravitaillement avec Béa dans une grande surface : la Fourmi, pas mal ; Il faut remplir la caisse popote pour le prochain départ après demain.Dans la soirée Bernard et moi marchons dans le quartier et surprise nous voyons une enseigne : Maison des Jeunes jumelée avec Angers ! Avons discuté avec le Directeur et signé le livre d’or…Changeons de chambre, pour une plus grande avec clim et ventilateur, aussi avons mieux dormi cette nuit…

Samedi 26  Aujourd’hui repos, un peu de courrier pour donner signe de vie ! En fin de matinée nous partons pique-niquer au bord du Niger ; impossible d’éviter cette circulation intense et anarchique pour se sortir du centre ; Béatrice se fait siffler par un agent, pas la place pour s’arrêter, Elle continue doucement , les sifflets redoublent, l’agent saute sur le porte bagage d’une moto, passe devant nous, veut descendre en marche, perd l’équilibre ( un vrai gag ) enfin le voici devant le 4x4 furieux, rangez vous là ! difficile sans écraser les piétons et les marchands, Béa  très excitée stoppe, sort ses papiers, ça discute un moment comme toujours sans comprendre le pourquoi de cet arrêt, pour finir l’agent se calme et nous laisse partir…Pas si facile de rejoindre les bords du fleuve ; encore quelques km et nous trouvons un bel emplacement tranquille à l’ombre des superbes manguiers plein de fruits et de petits oiseaux ; tout le long de la berge des modestes parcelles de potager que les jardiniers avec une calebasse arrosent directement du fleuve d’un geste lent et précis…Des pirogues passent tranquillement en tirant leur filet ; je vois des aigrettes mais pas de canards cela m’inquiète où sont ils ? Nous nous régalons avec une spécialité libanaise achetée par Fréd ; puis c’est l’heure du tarot ; seul ennui une multitude de petites mouches nous piquent comme des moustiques ! une bande de jeunes viennent se baigner, j’en ai grand envie mais ce n’est pas raisonnable, l’eau est loin d’être pure…Au retour nos guides achètent des légumes et fruits frais de ces petits maraîchers, provision pour le grand départ demain matin. Ce soir arrivent deux nouveaux compagnons de route : Guy et Christian .20 km 

Dimanche 27 Lever de bonne heure, brève connaissance de Guy et Christian pendant le petit déjeuner dans la cour. 7h30 départ à l’ouest vers le parc du Bafing par Sébékoro et Kita ; suite de collines, de plaines et nombreuses constructions habitables en puissance…Ce matin le ciel est plombé, prenons une piste assez bonne mais couverte de poussière rouge. Je vois des troupeaux de zébus, des cultures maraîchères, beaucoup d’arbres :manguiers, eucalyptus, acacias,des arbres du voyageur …Les villages se succèdent ainsi que les dos d’ânes en terre, je remarque une quantité de chiens ; sur notre gauche la ligne de chemin de fer vers Kayes, toujours les attelages d’ânes, les marchands de bois en bord de route, le salut des enfants. A 9h une pancarte indique forêt classée ! une crevaison de plus pour Béa, pendant le changement de roue je vois des petits perroquets youyou jaune dessous et des guêpiers ; pour le pique-nique rentrons un peu dans la savane. 12h30 sommes à Kita, taxe d’entrée ; traversons une rue très commerçante, puis direction Kokofata, arrêt sur un pont de la rivière Bakoye beau coup d’œil , les femmes , les enfants viennent à nous, ils sont souriants, se laissent photographier sans mendier…La piste devient mauvaise, paysage boisé, nombreuses termitières fourmilières, zone plate et monotone. Encore 80km pour arriver vers le lac du Bafing. Dans les villages de huttes bien faites en paille des enclos de bois les entourent ; des papayers, manguiers, baobabs leur fournissent fruits et ombre ; la population est importante ; je vois des petites cultures de coton, c’est le moment de la récolte. 16h prenons une piste vers le nord, encore plus petite et mauvaise ; par ici on retrouve la méthode de terre brûlée, les indigènes que nous croisons sont tous souriants. 18h arrêt bivouac, sommes près de l’entrée du parc d’après la carte. Avons notre compte de poussière rouge ! installons le camp, la place ne manque pas ; avec les lavettes bb je me décrasse au mieux et enfile des vêtements plus propres dont un pantalon long en prévision des moustiques mais jusqu’ici n’en n’avons pas eu beaucoup ; bon dîner sous le ciel étoilé…Tout le monde au lit de bonne heure, la chaleur m’empêche de dormir et vers une heure du matin nous subissons une mini tornade suivie de quelques gouttes…340 km

Lundi 28 6h30 petit déjeuner, la chaleur est déjà là, le camp est vite démonté 7h30 en route pour Bafing-Makana , des petits champs de coton, de manioc se succèdent ainsi que des grandes étendues de graminées ; je vois des rolliers marron vert, beaucoup de fourmilières avec leur petit chapeau ; la terre devient rose (volcanique ). Passage d’un ruisseau entouré de végétation variée dont les grands bambous, nous observons des ombrettes, pluviers, jacanas, des touracos du bananier bec jaune…Arrivons au lac, faisons une pose ne voyons que la pointe sud parsemée de petites îles couvertes de rochers…10h là il faut trouver un guide et payer l’entrée du parc à Macana ; au village les palabres commencent c’est toujours pénible , il n’y a pas de bureau, pas de papier, le chef du village nous fait comprendre qu’il faut deux guides, un prix très élevé, qu’il faudra marcher beaucoup, laisser les 4x4 car il n’y a plus de piste ! Fred négocie le tarif surtout que c’est sans garantie de voir les chimpanzés…Avant de traverser le fleuve à gué, nous pique-niquons ; il y a beaucoup de bambous, de petites fleurs jaunes…Le passage est assez spectaculaire, nous suivons Fred avec de l’eau jusqu’aux portières, bravo ! les guides nous font voir où nous devons bivouaquer près d’un petit canyon, mais le terrain venait d’être brûlé aussi nous ramassons beaucoup de cendre noires, bref c’est un détail…Le camp installé nous déjeunons, puis, sieste ou jeu de cartes ; dans l’après midi les lavandières profitent de l’eau courante pour faire une grosse lessive qui sèchera vite sur les énormes pierres ; il fait très chaud, nous découvrons un peu plus loin ce superbe petit canyon avec des cuvettes qui font baignoire ! c’est magique ce bain, d’ailleurs je n’ai pas envie de sortir de l’eau…Ce soir apéro, dîner, tarot dodo ; demain ce sera une rude épreuve à pied. 35 km

Mardi 1er MarsDépart à 6h à pied avec nos guides ,il fait encore noir, nous les suivons en file indienne pour espérer voir les chimpanzés , le terrain n’est pas trop accidenté, marchons d’un bon pas ; au bout de quelques km voyons des nids abandonnés dans les branches, des traces anciennes d’excrément et d’empreintes ; j’entends des francolins, ce parc semble complètement à l’abandon de plus rencontrons un berger avec son troupeau ! c’est pas possible que les fonctionnaires dans leurs bureaux vantent les parcs…progressons plus loin, dans un dénivelé trouvons un indigène en haillon qui récupère avec des bambous sur un palmier (rafia du Sénégal ) de la sève pour faire de l’alcool de palme( malgré les pancartes interdiction) ! Ce n’est pas la peine d’insister les chimpanzés doivent être loin si toutefois il en reste car moyennant finances ces guides doivent bien être braconniers ? Nous faisons un arrêt casse croûte, rebroussons chemin, la chaleur monte, nous nous reposons quelques minutes de temps en temps à l’ombre ; passons près d’un piège Fred et Béat obligent les guides à le brûler ils le font à contre cœur sans doute ! rentrons vers 11h30, déçus de ne pas avoir vu d’animaux, enfin avons fait une bonne marche de 12km environ dans le bush…Je vais me rafraîchir dans le canyon avant le pique-nique ; nous commentons le problème des Maliens qui ne savent pas s’organiser pour avoir des touristes, surtout dans cette région où il y a de nombreux lacs dans une contrée marquée .par les monts Tambaoura, elle possède les plus belles chutes d’eau de l’Afrique occidentale et le majestueux fleuve Sénégal…Repos tout l’après midi, pour moi sieste, lessive, bain et tarot . Ce soir nous étions tous couchés à 23h ; dans la nuit un gros orage nous a noyé dans les tentes ! panique à bord mais il n’y a pas grand chose à faire…

Mercredi 2 Mars Ce matin le départ est retardé, essayons de faire sécher un peu notre matériel et des vêtements dans les branches ! 9h30 quittons le parc du Bafing, il faut retraverser le fleuve,Avec ce gros orage le niveau de l’eau a monté, il faut y aller il n’y a pas d’autres solutions ! C’est impressionnant à voir mais ça passe hourra ! Il revient en pirogue chercher l’autre véhicule et ses passagers…Nous retournons sur nos pas jusqu’à Kita ; il fait très chaud, orageux, humide, par contre la poussière rouge ne vole plus. C’est l’heure du pique-nique ( sardines, vache qui rit, fruits15h Kita ; Nos guides vont acheter du pain et des crudités, attendons en gardant les 4x4 chacun notre tour c’est plus prudent ; le thermomètre marque 40° !Notre intention est de découvrir le parc de la boucle du Baoulé espérant y voir des animaux ; en route vers le nord direction Djidian puis Mambiri à l’entrée de la réserve. Découvrons un vaste chantier( Kayes Kita Bamako ) financement de l’union Européenne.Nous allons camper dans le coin un peu à l’écart de la route ; un ouvrier vient nous dire qu’un lion rode dans les parages la nuit, cela ne nous impressionne pas de trop…Je m’installe, toutes les affaires sont humides ; dînons de bonne heure, nous couchons tôt.A 22h30 un orage violent éclate, grondement de tonnerre, éclairs, Bernard avait pourtant mis le double toit mais pas assez amarré avec ces rafales de vent et forte pluie rebelotte sommes tous noyés, sacs de couchage, matelas, l’eau monte par capillarité dans nos sacs de vêtements ; essorons avec une serviette de toilette dès que la pluie cesse, n’avons plus trop chaud, dure dure cette nuit !170 km

Jeudi 3 Nous étions tous debout à 6h, encore endormis et mouillés ; impossible de sécher quoi que ce soit il fait trop humide, le ciel reste couvert, il est tombé 16mm d’eau cette nuit ! le petit déjeuner nous réconforte un peu.9h prenons péniblement le départ en imaginant que ce gros orage va avoir détrempé la piste ; effectivement piste très dure, beaucoup de trous remplis d’eau, ça dérape, il faut du doigté pour conduire comme dans les rallyes …Très vite obligés de nous arrêter, un gros camion chargé, plus une vingtaine de femmes perchées sur le dessus, il est embourbé jusqu’à la moitié des roues ; à sa gauche une camionnette (Jumbo ) se trouve immobilisée aussi ! Pour nous plus de passage, il faut attendre, assistons aux efforts de tous ces indigènes, les moteurs fument, ça bouge un peu et ça recule, le temps passe ; je vois arriver le malien avec sa vache en laisse, il faisait du stop au départ de la piste ! il ne va pas vite mais lui peut passer, il nous doublera trois fois, il en rit avec nous…En faisant les cent pas je vois des empreintes d’antilopes ; Jumbo après avoir vidé son chargement commence à bouger un peu, c’est dangereux pour ceux qui poussent, enfin il fini par se dégager et libérer un passage ; avons roulé à peine 10 km depuis ce matin, repartons à l’aventure très doucement, même au ralenti ça secoue pas mal, il est 13h traversons un petit village Bambaran ,toujours salués par les enfants ; un peu plus loin le premier 4X4 se plante bien, Béa le tire en arrière avec un câble, prenons un passage plus à droite et ça passe. Au village suivant Kourikoto Fred cherche un responsable du parc, celui ci lui annonce qu’il n’y a presque plus d’animaux, on ne peut les voir ! de plus il nous déconseille de continuer la piste est impraticable, cette nuit il est tombé 36mm d’eau dans ce Baoulé ! A grand regrets sommes obligés de faire demi tour, d’abandonner l’idée de voir des animaux au Mali…Revenons péniblement sur nos pas et décidons de camper là où nous avons mangé à midi dans une petite oasis au bord de la rivière Baoulé, le cadre est joli dans les palmiers, arrêt de bonne heure pour faire sécher tentes et linge …Espérons dormir mieux cette nuit ! La saison des pluies est en avance. Après dîner nos guides nous expliquent la modification impérative du programme puisqu’il n’y a rien à voir ni moyen de passer dans ce parc du Baoulé ! Donc demain nous reviendrons par Kita, Bamako et filerons faire le pays Dogon à l’est ; Bernard et moi sommes ennuyés car nous avions prévu ce voyage avec une autre organisation en quittant Fred et Béa à quelques jours d’intervalle, bref nous verrons bien, nous ne ferons pas forcément le même circuit …56 km

Vendredi 4 Départ 7h40, il n’a pas plu cette nuit, je me suis bien reposée, il fait chaud et humide ; je vois des rolliers, les bergers emmènent leur troupeau ; nous saluons les ouvriers de la future grande route et faisons une superbe rencontre avec un groupe de femmes Peuls, endimanchées, couvertes de bijoux, plusieurs sont sur des ânes avec les plus jeunes enfants ; nous nous arrêtons, elles aussi, échangeons des sourires , elles se dévoilent un peu et se laissent photographier, elles se rendaient certainement à un mariage…Kita payons le droit d’entrée ; je remarque une usine de traitement du coton à l’entrée de la ville. Le centre est toujours aussi animé, nos guides font le plein d’eau, achètent légumes, fruits et pain…Sur la route de Bamako par Kati vu un calao terrestre ! Ne nous arrêtons pas dans la capitale, filons sur la route de Ségou où nous bivouaquons dans la forêt de Faya…17h.350 km   ( avons passé les 9000 km ) 

Samedi 5 Lever à 6h, départ 7h30, nous allons à Djenné ( étape de 500km) . Le ciel est tout gris ce matin, retrouvons vite la nationale assez bonne ; nombreux villages installés en bordure de route, quel danger pour les enfants et les animaux !…Je vois beaucoup de camions tordus ou en panne ; maintenant je remarque des grands champs de coton, ils sont arborés, il doit y avoir beaucoup de pintades et perdrix car les gamins en vendent, ils les tuent avec leur fronde…Les attelages de bœufs et d’ânes se suivent sur une piste parallèle à la nationale.9h30 nous suivons le premier 4x4 et avec frayeur nous voyons sa roue arrière gauche se tordre puis se coucher ! Il s’arrête au mieux sans basculer mais dépassant sur la route très fréquentée ; c’est un gros pépin mécanique : roulement cassé, nous ne sommes qu’à 20km de Ségou, on essaie un bricolage mais cela ne tient pas, la roue casse complètement. Dans un premier temps, nous déchargeons du matériel, on part avec l’autre 4x4 à Ségou chercher de quoi se dépanner, on ne trouve pas ! C’est la consternation pour nous tous, mais nous ne baissons pas les bras, on retourne à Bamako retrouver un bon mécanicien et la pièce nécessaire, si tout va bien ils seront là dans la nuit ! Pendant ce temps nous organisons le camp dans le champ tout près du 4x4 en panne après avoir mis les signalisations obligatoires plus des branchages...En fin d’après midi le groupe décide unanimement qu’après cette journée d’épreuves et de fatigue que Bernard et moi devrions faire du stop pour aller nous reposer dans un hôtel de Ségou (nous sommes les plus âgés ) ça nous ennuie de quitter le groupe à son triste sort ; Bernard va faire à pied le tour du champ, il rencontre un indigène qui ramenait avec son âne une charretée de bois, ils discutent un peu, puis B lui fait comprendre que s’il pouvait ce soir apporter un bidon d’eau au camp il serait bien récompensé…Après mûre réflexion nous acceptons de partir, très vite deux Maliens nous emmènent jusqu’à l’hôtel prévu mais il est complet ! Le patron nous indique un autre établissement géré par lui à la sortie de la ville Prenons un taxi, agréable surprise, hôtel super avec jardin, piscine, tenu par des Libanais . Premièrement nous buvons une grande bière, puis la douche en pensant aux autres, les pauvres…220 km  ( le brave indigène a tenu parole en apportant après son travail deux gros bidons d’eau ! )

Dimanche 6 Réveil en pleine forme après une bonne nuit très confortable ; petit déjeuner dans le jardin, comme bruit de fond le chant des oiseaux et le bruit de la fontaine…Nôtre première pensée va aux autres, que deviennent ils ? le téléphone portable ne fonctionne pas, nous allons aller aux nouvelles avec un taxi ; nous retrouvons Béat, Fred et le mécano sous le 4x4 depuis 5h du matin, les travaux sont bien avancés, ils nous assurent qu’ils vont nous rejoindre vers 12h30 à l’hôtel pour le repas avant de reprendre la route de Djénné. Les autres avaient fait du stop afin de nous rejoindre à l’hôtel prévu la veille nous rentrons vite à l’Indépendance les attendre, heureusement nous avions laissé un message de ce changement ! Nous les avons vu arriver à pied du centre mort de fatigue et de chaleur !! J’ai de suite emmené Elizabeth dans notre chambre, il n’y avait que la douche froide qui pouvait la revivifier…Les autres préféraient se noyer dans la bière !Comme prévu à 12h30 nous sommes tous réunis, …14h nous quittons Ségou par Bla et San nat 6 ; il fait très chaud, pays plat, nombreux arbres entre les cultures, les troupeaux de vaches et chèvres pâturent je ne sais quoi ! toujours des villages en bordure de route, des gros baobabs avec des ruches accrochées dans leurs branches ne passent pas inaperçues, je vois aussi quelques manguiers, papayers et palmiers ; dans la fourche des petits acacias il y a des réserves de paille ; je retrouve les marchands de bois et de charbon, des fabriques de briques en banco ; les jardins sont entourés de paille tressée, les habitations ne sont plus arrondies mais plus rectangulaires et sur pilotis ; je remarque des beaux chevaux par ici, toujours des ânes montés ou attelés…Le ciel est resté très plombé toute la journée ; Arrivons en soirée a Djenné après avoir passé le bac assez rustique ; La rue principale est très encombrée : charrettes, animaux, passage difficile pour arriver au apercevons la grande Mosquée.Prenons possession de nos chambres très chaudes ! puis rendez vous sous la grande tente pour dîner, il y a beaucoup de groupes de touristes…Malgré les douches à répétitions je n’ai pas bien dormie.300 KM  

Lundi 7 Arrivons simultanément prendre le petit déjeuner, des jolis petits oiseaux viennent déjà se rafraîchir aux points d’eau ainsi qu’un lézard coloré…8h30 nous partons découvrir Djenné en plus c’est le jour du grand marché.Djenné ville inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1988 ; ville médiévale construite intégralement en banco ; entourée par les eaux du Bani affluent du Niger, Fondée au 9ièm siècle ; la construction de la grande Mosquée marque le prestige de ce haut lieu de l’Islam en Afrique occidentale ( nombreuses écoles coraniques ) 15000 hab,Ville peuplée de Bozos, de Songhais, et surtout de Peuls…( les Bozos pêchent le poisson, les Songhais  sont agriculteurs et commerçants, les Peuls élèvent le bétail, les Touaregs moins nombreux de nos jours amènent le sel du désert à dos de dromadaire. )Partons promener dans ce grand souk : un monde fou, des étals à touche touche de tout ce que l’on peut imaginer ! L’activité la plus intense gravite autour de la grande Mosquée ; c’est très coloré, très odorant, les toilettes et coiffes des femmes sont variées , belles, les Peules se parent de magnifiques bijoux…Je m’arrête souvent pour admirer sous tous les angles cette Mosquée unique tout en banco, bien entretenue, dommage l’entrée nous est interdite…Par endroit nous pouvons monter sur des terrasses pour profiter de cette vue  inoubliable…Un guide nous emmène dans les rues adjacentes toutes aussi encombrées et bruyantes, des charrettes colorées arrivent encore ; par là se sont les Bozos qui exposent leurs poissons séchés, les Peuls coiffés de grands chapeaux triangulaires vendent des brebis …Puis nous nous éloignons dans des rues tortueuses , admirons les grandes maisons à étages et à fronton, style architectural dit les ouvertures sont étroites ; Au coin d’une place je vois des enfants assis autour de leur maître ils suivent les cours de l’école coranique…Rien n’a changé depuis des siècles ! Djenné est une ville incontournable, inoubliable…

Mardi 8 Réveil très matinal, départ à 6h30 pour le pays Dogon, les charrettes, les pirogues sont déjà en mouvement ; nous avons le premier bac ( taxe supplémentaire avant 8h ).Je vois quelques oiseaux : pluviers d’Egypte à bec jaune, martins  pêcheur, un vautour moine et des aigrettes…vaste plateau cultivé traversé par de nombreux troupeaux. 8h j’aperçois au loin des collines ; des indigènes endimanchés partent à un autre marché avec attelages de chevaux et d’ânes ; les petits villages se succèdent…Laissons Mopti sur notre gauche,60km de bonne route jusqu’à Bandiagara, point de départ du pays Dogon à l’est où nous cherchons un guide c’est indispensable, optons pour Robert, jeune, sympa et parlant bien français. Le pays DOGON se divise en trois domaines géographiques bien distincts : Le Plateau, région très accidentée, constitué de tables de grès ferrugineux, les surfaces cultivables sont rares, la hauteur moyenne du plateau est de 400m.La Falaise,  partie la plus touristique, on y trouve les plus beaux villages adossés à cette  falaise ; des ruisseaux y coulent ce qui permet aux habitants de subsister…La Plaine région sableuse constituée de grandes dunes…Cette falaise de grès fait 200km de long, 400 à700m de hauteur.La population est estimée à 250000 hab répartis dans une multitude de petits villages typiques où ils perpétuent les croyances ancestrales ; belles cases en banco, petits greniers aux toitures en paille et troglodytes à flanc de falaise…Grâce àdes petits barrages et forages ils cultivent oignons et tabac, un peu de mil et sorgho…Le pays Dogon est sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco.L’origine des Dogons est toujours un mystère, mais ce que nous savons, ils ont chassé les pygmées, leurs grottes servent aujourd’hui de lieux de sépultures pour les dogons…L’artisanat Dogon est très riche, on y trouve les plus beaux masques du pays, ils confectionnent également de belles statues en bronze, en terre cuite et en bois ainsi que de magnifiques portes en bois sculptées résumant la cosmogonie Dogon…On y trouve aussi de jolis pagnes indigo et quelques vanneries… Robert nous dirige vers un premier village Djiguibombo à 25 km, sommes bien accueillis par la population, les enfants se précipitent pour nous tenir la main ; le guide nous donne toutes les explications sur leur vie, les coutumes ancestrales, passons devant l’hôtel des sacrifices, voyons de près l’intérieur des greniers à grain, rentrons dans une cour où une vache attachée rumine, une indigène âgée souriante nous fait voir un grand bidon de poissons séchés avec lesquels elle fait de la soupe (elle nous a proposé d’y goûter ! ). Dans un autre récipient elle avait de la bière de mil, plusieurs en ont bu du bout des lèvres…Passons devant la case aux palabres ( Togu’na ) nombreux vieux y discutent assis ou allongés, ces cases sont carrées, ouvertes sur les côtés, très basses afin d’éviter des bagarres car les hommes règlent là tous les problèmes ! le toit est constitué de chaumes de mil, huit piliers en bois sculpté le soutiennent. Chaque village a sa Mosquée, ici il y a même une petite église catholique ; Robert salue le chef et lui remet une part de notre contribution.En 4x4 nous allons voir un 2ème village Téliré dans la vallée, route très sinueuse, 250m de dénivelé, beau paysage sauvage, cette route a été construite par les Allemands. Il fait de plus en plus chaud, à l’ombre d’un arbre nous pique-niquons rapidement. Découvrons Téliré, je me crois dans un autre monde ! le village actuel est construit dans les éboulis de la falaise près du plateau, l’ancien qui n’est plus habité (mais entretenue par l’Unesco ) est perché très haut à flanc de falaise, avec la chaleur il faut du courage pour grimper dans les pierres voir ces constructions typiques : cases en dure, cubiques, avec des petites terrasses , toujours des greniers à grain rond au toit en paille pointus ; c’est un vrai labyrinthe pour le traverser ( le plan des villages répond à des principes religieux.) les couleurs sont belles rouges orangées. ..Je m’attarde près d’une chibani qui file du coton, elle est fière que je m’intéresse à son travail et se laisse photographier avec ses petits enfants sans mendier…Revenons sur nos pas, nous nous arrêtons dans un 3ème village  Endé même genre d’implantation en deux parties ; visitons le bas où nombreux artisans travaillent le bois, statues de toutes tailles, les portes, les énormes verrous, les masques ; les forgerons sont aussi très adroits ; c’est également ici que l’on trouve les jolis pagnes indigo, des tentures et tapis mais trop foncés à mon goût …Rentrons sur Bandiagara, Robert n’arrête pas de nous donner des détails, là il explique la culture des oignons et du tabac près d’un petit ruisseau…Le Pays Dogon restera gravé dans nos mémoires c’est unique et à voir…16h nous faisons la route inverse vers Bamako ; nous bivouaquons entre Mopti et San en pleine nature comme j’aime ; bonne soirée, nuit très étoilée, aucun bruit, tout le groupe a bien dormi.300 km

Mercredi 9 Départ 6h45, peu de circulation à cette heure, mais attention aux traversées d’animaux ; Les écoliers marchent courageusement des grandes distances pour se rendre aux cours, nombreuses écoles sont financées par des pays étrangers…La chaleur monte, 11h arrivons à Ségou, pique-niquons à la sortie de la ville au bord du Niger, je vois beaucoup de nids d’oiseaux genre tisserand, quelques vols d’aigrettes…des piroguiers posent leur filet. 12h nous repartons d’une traite à Bamako, le vent se lève, il fait de plus en plus chaud ; stop une crevaison pour Béat dur dur ce retour ! enfin j’aperçois la banlieue, le trafic devient très dense, passons le grand pont du Roi Fahd ; retrouvons facilement l’hôtel des Cèdres à 16h, plongeons dans la bière ! 600 km 

Jeudi 10 Je me réveille bien reposée, nuit plus fraîche grâce à la climatisation . Aujourd’hui chacun vaque à ses occupations personnelles mais nous nous donnons rendez vous au musée vers 12h où nous mangeons.Après midi de farniente, jeux de cartes…

Vendredi 11 Pour le dernier jour avec nos coéquipiers nous allons le passer sur les berges du Niger en banlieue, pique-nique amélioré ; nous bavardons beaucoup et remémorons tous les temps forts de cette reconnaissance…Bien sûr je regrette de n’avoir pas vu d’animaux et très peu d’oiseaux sur le fleuve mais tous ces paysages différents, toutes ces nombreuses ethnies, tous ces enfants souriants nous courant après avec des cris joyeux valaient ce voyage…Elizabeth, Claude, Guy, et Christian nous quittent ce soir, c’est toujours un peu triste les départs mais je garderai un très bon souvenir de notre équipe…

Samedi 12 7h - Nous laissons Béatrice qui a fort à faire pour préparer lson retour en France par la route. Bernard et moi avions réservé un chauffeur guide en vue de faire une excursion dans les monts Mandingue au Sud Ouest à 60km de Bamako vers la Guinée.Après avoir traversé une longue zone de banlieue nous retrouvons la campagne arborée, des falaises travaillées par l’érosion. Arrêt dans le village de Kamadjan après avoir passer Sibi où nous devons prendre un guide du pays et payer une taxe de passage.Une piste étroite en mauvais état nous amène sur les hauteurs dans le site Kadmajan, croisons de nombreux indigènes qui descendent très chargés à pied ou avec les charrettes vendre leurs produits comestibles et artisanaux ( meubles en roseau ) car c’est le jour du marché…Nous finissons la montée à pied entre des grosses roches, passons devant des cavernes que fréquentaient les lions dans le temps ! Arrivons au point culminant où se trouve la grande Arche, phénomène d’érosion qui date…De la haut, belle vue sur la vallée et sur les monts qui l’entourent. Reprenons le 4x4 pour aller voir une cascade à une vingtaine de km toujours par une mauvaise piste, sans guide nous ne l’aurions jamais trouvée ! assez profonde, le chemin d’accès est envahi par la végétation nous suivons le guide pas à pas, la voici, une eau limpide coule dans un grand bassin naturel, la tentation de se baigner est forte mais il faut y renoncer malgré la chaleur…En remontant je vois la pancarte : site de Djendjeni. Nous revenons sur nos pas, déjeunons avec notre chauffeur au campement du village. Après manger faisons le tour du grand marché très librement sans être importunés, on y trouve de tout…Rentrons aux Cèdres vers 18h ; ce soir nous dînons avec Béa au Relaxe ! 170 km 

Dimanche 13 Après cette dernière nuit à l’hôtel des cèdres, Béatrice nous avait préparé notre petit déjeuner dans la cour devant notre chambre, quel luxe…Nous prenons tout notre temps pour ranger nos sacs ; Bernard et moi quittons cet hôtel ce midi pour un autre standing au SALAM. Béa nous conduit, déjeune avec nous, visite les lieux avant de retourner régler ses affaires…Pour notre part nous allons nous reposer jusqu’à vendredi soir en profitant du grand confort, du parc, de la grande piscine…Vendredi un groupe vient à cet hôtel pour faire spécialement le pays Dogon pendant sept jours, nous nous étions inscrits avec eux car nous ne devions pas le faire avec Fred…

Lundi 14 Après un copieux petit déjeuner nous partons à pied en ville chercher une banque ; avant de la trouver nous traversons un très grand marché de vêtements, chaussures, et tissus…un monde fou à se cotoyer sous une forte chaleur…Retour à l’Hôtel, piscine, sandwich entre deux plongeons, farniente tout l’après midi. Le soir nous retrouvons Béa qui a déménagé au Tamana juste en face du Bla-Bla où nous avons encore dégusté du capitaine en brochettes ! 

Mardi 15 Ce matin nous profitons de notre belle chambre avec vue sur le parc ; vers 10h nous partons marcher sur les bords du Niger entre les deux ponts. Il y a une foule d’hommes qui lavent des grosses quantités de linge et même des tapis, beaucoup chantent en frottant leur linge sur une grosse pierre…Nous les dépassons mais le terrain devient vite marécageux, remontons à travers les maraîchages vers la route , une pancarte attire notre attention Promenade en pirogue ! nous allons nous renseigner Ok c’est possible chouette! cinq minutes après nous sommes installés dans une pirogue confortable à moteur. Sommes heureux de voguer à nouveau sur ce grand fleuve que nous avons tant aimé, mais là aussi nous constatons qu’il n’y a plus toutes ces sortes de canards ! Nous contournons les bouées des filets de pêche, les hauts fond, et les petites îles ; maintenant nous longeons l’autre rive, découvrons de nombreux palais très arborés et d’autres constructions importantes, mais l’Afrique reste le pays des contrastes car entre ces palais des huttes en paille abritent des indigènes qui vivent de leur culture maraîchère et de pêche…Sur les îles ils coupent de l’herbe pour nourrir leurs animaux.Un peu plus loin nous accostons dans un bois d’eucalyptus où une dizaine de crocodiles sont prisonniers dans une petite surface en ciment avec peu d’eau ! lamentable comme le zoo de Bamako…Continuons la promenade, puis nous reprenons l’autre rive moins belle, toujours des pêcheurs, des laveurs, d’autres entretiennent des gros bateaux en fer, le long d’un petit canal un village où grouille beaucoup de monde et encore des cultures le long du fleuve.Rapprochons de notre point de départ, essayons de reconnaître les grands édifices de la ville, il est midi, li fait très chaud, contents de cette ballade nous rentrons à pied à l’hôtel ; aujourd’hui nous déjeunons dans la salle panoramique à l’étage car il y a plusieurs séminaires où de nombreux pays sont représentés…Dans l’après midi Béatrice est venue nous rejoindre à la piscine ; repos bien agréable…Le soir nous sommes conviés à un défilé de mode dans un grand salon de l’hôtel…

Mercredi 16 Ce matin nous allons à l’Ambassade de France nos visas risquent d’être trop courts d’une semaine ! De bureau en bureau et avec une recommanda-tion nous arrivons à la police des frontières, avec un billet dans le creux de la main un chef nous les promet pour demain Inch Allah…Nous avons bien chaud pour rentrer à pied à l’hôtel ; la piscine est la bienvenue ! petite collation dans le parc et farniente sur les chaises longues entre deux trempettes…Fred et Béa sont sur le départ .  Ils remontent tous les deux à Toulouse ! Vers 15h comme promis ils viennent nous embrasser c’est le départ, j’ai le cœur gros car d’une part nous venons de passer deux mois ensemble et d’autre part la route va être dure longue et toujours un peu incertaine…Nous les accompagnons par la pensée en attendant un coup de fil du Maroc ; J’ai été très sensible à l’attention qu’ils ont eu envers moi tout le circuit…En fin d’après midi je vais voir l’école de tennis dans le parc , le n 1 du Mali donne des cours, en fin de jeu nous discutons, Il aurait voulu que je lui donne des adresses de club pour venir en France…

Jeudi 17 Après une bonne nuit et un copieux petit déjeuner, nous partons chercher nos visas ,nous avions rendez vous à 10h déception pas de papiers pas de responsable ! Revenez à 14h30, sommes inquiet, n’avons même plus nos passe-ports…Enfin tout s’arrange l’après midi ouf ! c’est ça l’Afrique il ne faut pas être pressé…Ne bougeons plus de l’hôtel, piscine, farniente car il faut être en grande forme samedi pour accompagner le groupe ATS une semaine (Mali Authentique ) vers le pays Dogon .

Vendredi 18 Nous rangeons nos sacs, deux resteront en consigne à l’hôtel, une semaine .Le groupe est arrivé assez tard, nous prenons les premières consignes et au lit, nous ferons plus connaissance demain.

Samedi 19 Mars Petit déjeuner en commun à 7h, nous serons un groupe de 14 plus le guide Sissé un Malien sympa, parlant bien le français et le chauffeur.Nous attendons le mini bus, petit problème, changement de véhicule ! La matinée se passe dans la ville de Bamako. Traversons les grandes artères pour rejoindre le quartier de recyclage de toute la ferraille ( marché Médine ) à voir dans quelles conditions ces hommes et enfants travaillent, ils tirent partie de tout et vendent une variété incroyable d’objets, ça grouille de monde et c’est très bruyant…A la suite c’est un marché de fruits et légumes.Le car nous attend pour monter au point G panorama sur la ville et le Niger ; la visibilité est meilleure qu’à notre première visite et les abords de l’hôpital précédant le point de vue ont été nettoyés ! Après nous allons sur la colline de Koulouba ( résidence du Président ) très bien cachée dans la végétation ; nous marchons dans un parc où de nombreux bustes de Présidents et d’Aventuriers sont sur des stèles bien entretenues…Redescendons au marché artisanal important plein centre, c’est avec plaisir que nous l’arpentons pour la 2èm e fois. Ce midi nous mangeons au restaurant : San-Toro avec un musicien local ; commençons à faire plus connaissance avec ces nouveaux partenaires de route, presque tous à la retraite mais nous sommes encore les plus âgés.2ème changement de car ( fuite au radiateur ) 14h30 en route pour Ségou mais il y a un tel bruit à l’accélération que c’est inquiétant ! enfin bonne ambiance pour l’instant, le confort n’est pas trop mauvais et la climatisation marche ! Sissé a prévu des grandes bouteilles d’eau et une glaciaire. 16h arrêt , visite d’un village en bord de route (Sissé étant habitué à faire ce circuit il a ses entrées partout ) explication du beurre de karité, vu l’arbre les fruits, les réserves dans des puits en banco, le four de torréfaction également en banco et présentation du beurre…Arrivée à Ségou à 19h à l’hôtel de les dirigeants Libanais nous reconnaissent et nous donnent la même chambre près du parc. Bonne soirée, discutons avec les uns et les autres de nos voyages et impressions…255 km

Dimanche 20  Après un agréable petit déjeuner dans le jardin, nous prenons la route à 7h30 pour Mopti. Le chauffeur s’arrête devant une suite de baobabs majestueux, Sissé nous donne quelques explications : les feuilles servent en cuisine ainsi que l’amande des fleurs, tous les trois ans ils peuvent retirer l’écorce pour faire des lanières, le bois mort reste sur place il se transforme en engrais, le propriétaire du champ est propriétaire de l’arbre ainsi de suite aux descendants, des ruches sont accrochées dans les branches…Traversons le Bani (affluent du Niger ) même route qu’avec Fred. Quelques explications sur les cultures : ici il pleut en principe fin juin, juillet août des fois ils peuvent faire deux récoltes ( mil, sorgho, coton, arachides ; Dans les cultures vivrières on trouve le riz, le maÏs, un peu de canne à sucre et les légumes…) Après la récolte du coton ils font brûler les tiges restantes ,récupèrent de la potasse qui repart en cuisine, en lessive et engrais…11h arrêt à San au bon repas, j’apprécie la bière bien fraîche ! je ne suis pas la seule…Sur la route Sissé nous fait visiter un village Peulh, sommes de suite entourés d’enfants, saluons le chef à qui nous remettons des médicaments, distribution de bonbons et de ballons, faisons le tour de la belle petite Mosquée ; un troupeau de zébus, des chèvres ruminent à l’ombre. A la naissance chaque garçon hérite d’un bœuf , d’un âne et cela se répète tous les ans ! sympas ces indigènes…13h il fait très chaud remontons avec plaisir dans le car ; changement de paysage, plus de culture mais des champs de cailloux ; le ciel se couvre, laissons la route de Djenné sur notre gauche, nous y reviendrons demain. Traversons le marché de Doumasougou important, passage difficile ; je remarque un groupe de jeunes garçons en longue robe bleu ciel, Sissé explique que ces garçons viennent de subir la circoncision, ils garderont ce vêtement une dizaine de jours le temps de la cicatrisation et resteront groupés…16h30 arrivons dans les faubourgs de Mopti, je vois plusieurs grands campements au bord du Bani, ce sont les Bellas ( anciens esclaves des Touaregs ) une visite est prévue, toujours accueil chaleureux, nous suivons le guide à travers toutes ces grandes huttes en paille, de tous les côtés il sort des enfants et des animaux…Ces hommes sont des travailleurs courageux, ils acceptent tous les travaux de rizières, bois, maçonneries mais ils sont pauvres !…De là nous allons voir le port très important, tributaire de la hauteur des eaux ; il y a encore une grande effervescence…Une partie est réservée aux pirogues qui assurent le transport commercial ( il faut voir les chargements audacieux ). Plus loin les pirogues taxi et promenades plus ou moins spacieuses et très colorées, enfin le coin des pêcheurs ;Les bateaux qui assurent les grandes lignes Gao à l’est, Ségou, Koulikoro ( port de Bamako ) à l’ouest sont amarrés plusieurs mois en attendant la remontée des eaux. Pour contourner tout cela nous traversons encore un grand marché, j’accélère dans la zone des poissons séchés par cette chaleur l’odeur est infecte ! j’aime mieux sentir les épices, puis j’ai plaisir à regarder toutes les sortes de calebasses, les beaux tissus colorés, terminons par un atelier de ferronnerie qui équipe des gros bateaux en bois d’acacia, pas de machine tout est fabriqué à la main ! Sur ma gauche j’ai le regard attiré par un dépôt de plaques de sel de vingt kilos comme nous les voyons arriver de Taoudénite à Gao, quatre plaques par dromadaire…17h30 nous arrivons à l’hôtel superbe, face au Bani ; Posons les bagages, vite une pirogue nous attend, promenade fort agréable jusqu’à l’embouchure du Niger, vu peu d’oiseaux, croisons des pêcheurs et des pirogues qui regagnent leur île ;la température devient agréable ; l’hôtel est juste en face, traversons la route une nuée de camelots nous assaillent ! Nous profitons de la piscine avant le dîner…405 km

Lundi 21 Départ de l’hôtel 7h30 pour Djenné ; l’éclairage sur le Bani est superbe, les pêcheurs s’éloignent avec leur pirogue, et les indigènes commencent leur lessive…Croisons un chargement de chiens ( Sissé nous dit qu’une ethnie du coin les mangent ! ) Quittons la nationale à droite, roulons sur une digue, à gauche et à droite ce sont des terres inondables où se pratique la culture du riz ( exportation ) Arrivons au bac, il n’y a presque plus d’eau, Bernard est passé à pied, sommes toujours assaillis par les vendeurs de souvenirs…11h arrivons à Djenné pour la 2ème fois, je suis étonnée la grande rue est presque vide, le marché me paraît moins dense, arrivons à l’hôtel du campement par derrière la mairie . Un guide nous accueille, il nous fait faire un grand parcours intéressant, nous donne de nombreuses explications, montons sur des terrasses panoramiques ; visitons un atelier de tissus Bogolan ( impressions manuelles avec teintures de plantes ), beau travail mais triste à mon goût…Revenons par le marché aux bestiaux, la maison des marabouts…13h rendez vous au restaurant, sommes tous très assoiffés ! la nourriture est correcte et servie rapidement malgré les nombreux touristes. La grande Mosquée est entretenue annuellement par tous les habitants de la ville et même des environs, je l’admire une dernière fois en quittant Djenné…Retour à l’hôtel de Mopti, cinq minutes pour se changer et embarquement dans une grande pirogue, promenade de deux heures sur le Bani, nous voguons jusqu’à l’embou-chure du Niger, là je vois quand même quelques petits gibiers d’eau, nous revenons vers le port, croisons des pirogues avec des chargements indescriptibles ! prolongeons du côté des petites îles où nous mettons pied à terre, les enfants arrivent de tous les bords en courant, ils vivent dans des huttes en paille avec le bétail très nombreux, ils ont au moins du lait et du poisson à manger…Retour à l’hôtel où nous profitons avec plaisir de la piscine. Le dîner est prévu au restaurant Sigui sur le port, très bonne ambiance toute la soirée.300 km

Mardi 22 En route pour le pays Dogon mais un autre itinéraire que celui fait avec Fredéric. Départ de Mopti vers Bandiagara ; Prenons une piste de cinq km environ, j’aperçois des énormes falaises qui cachent le superbe village de Sangho, remarquable de propreté et les enfants sont très disciplinés (ils savent que des cadeaux seront distribués par le Chef ) Un guide se présente, de suite il nous emmène dans des ruelles tordues, au passage je regarde les hommes qui tissent des larges bandes de coton ( ils font cela quand il n’y a pas de travaux aux champs ) après les femmes assemblent les bandes et font des vêtements divers…De nombreux jeunes viennent nous donner la main, nous accompagnent pour monter à la grotte de la circoncision - bon dénivelé (altitude 400m ) il fait très chaud à grimper sur ces grosses pierres chaudes ! arrivés là haut,  le guide explique cette cérémonie pas drôle pour les garçons…de nombreuses peintures sur la roche sont entretenues tous les trois ans .De là haut j’admire le paysage…A la descente, nous passons devant la case aux palabres ‘( togu’na ) réservée aux hommes ; j’ai vu un vieillard qui tressait des lanières avec l’écorce des baobabs…Reprenons le car, la piste puis la route goudronnée jusqu’à Bandiagara où nous partons sur une autre piste plein Est ; le paysage est différent, je remarque des petits barrages qui permettent des cultures dont celle de l’oignon, spécialité de la région , quelques légumes et un peu de tabac ; arrêt pour voir de près les indigènes piler les oignons sans les éplucher sur les grosses pierres naturelles de grès, puis ils en font des boulettes et les laissent sécher au soleil, l’odeur assez forte mais pas désagréable, Ils en vendent beaucoup. Le coin est de plus en plus aride, peu de villages en vue, plusieurs maisons en pierres sèches.13h arrivons au campement de Sangha où nous coucherons ce soir ; déjeuner simple, bon,  dont une quiche à l’oignon ! il fait très chaud, impossible de faire la sieste…A 16h un guide du pays nous fait visiter le village qui est en deux parties, Ogol du haut et Ogol du bas, toujours pittoresques ces différents sites, la mosquée, la maison du plus vieux ( il vit seul, mais tous les jours deux jeunes filles viennent lui apporter à manger et lui tiennent un peu compagnie ! ) la case aux palabres, le travail des forgerons est intéressant à voir…Nous aurons le même guide demain pour la grande marche accidentée, brave type causant bien le français et connaissant l’histoire de son Pays.  Je m’attarde a visiter les trois boutiques avant le dîner. Ce soir au lit de bonne heure, la journée de demain s’annonce très dure ! 125 km 

Mercredi 23 Réveil à 5h, départ prévu 6h pour faire une boucle de 15 km Sanga, Iréli, Sanga, à pied ; au petit déjeuner Sissé nous répète que cela va être très dur physiquement plus la chaleur, Il pense que six personnes n’en seront pas capables dont moi ! cela me vexe et me donne encore plus la volonté de le faire, par précaution une voiture balai se trouvera à trois endroits différents…Nous partons équipés légèrement, un petit sac à dos avec une réserve d’eau, quelques vitamines et pansements. Il fait encore nuit, une vingtaine de jeunes gens nous suivent ainsi que le sorcier qui nous fait son cinéma un peu plus loin, un rectangle est tracé dans le sable, des petits cailloux y sont posés Il doit interpréter si le chacal est passé par là cette nuit signe de bonne augure pour notre expédition…Marchons plusieurs km sur un plateau de granit ferreux, par endroit des cuvettes d’eau très précieuses pour les indigènes ; Le jour se lève doucement, c’est beau et la température est idéale profitons en . Plusieurs mètres de dénivelé, traversons un petit champ d’arbres de karité, de là s’ouvre la faille et une vue lointaine sur la plaine. Le sport commence : là ,400m de descente raide sur ou entre d’énormes pierres, je suis bien le guide, me concentre sur chaque pas plus question de regarder le paysage ! un jeune Dogon me soulage de mon sac à dos, me fait voir où prendre mes appuis (il ne me quittera plus des yeux, sachant bien qu’il y aura une récompense au bout de l’expédition ! ) Incroyable des femmes indigènes avec une charge sur la tête, suivies de gosses nous croisent ! Approchons du bas, faisons un petit arrêt pour souffler ; le guide nous fait voir dans la falaise des très anciennes habitations troglodytes et lieux sacrés des pygmées ( maintenant les Dogons y enterrent leurs morts qu’ils montent avec des cordes…) progressons lentement, j’entends un bruit d’eau  effectivement une source apparaît un peu plus bas où grouillent femmes et enfants, nous en profitons pour nous rafraîchir ( sans boire ) de là j’aperçois le haut d’un village Pégué, nous le traversons, les habitations sont surtout en pierres, la maison aux palabres en bois sculpté et paille domine toute la plaine ; la descente finie nous voilà dans la plaine ouf ! mais le plus dur est devant ! Arrêt un quart d’heure dans une buvette où il y a que des boissons chaudes, ma gourde commence à se vider et je garde une réserve pour la suite .C’est dans ce village que nôtre Président Chirac s’est posé en hélicoptère au cœur du pays Dogon ; La zone de Sangha possède les plus beaux villages de falaise de la région…9h, il fait déjà très chaud en route pour 4km sur un sentier de sable, nous longeons la falaise ( deux sont montés dans la voiture balai ) C’est austère, sauvage et beau à la fois…Par chance passons devant deux puits, nous nous aspergeons au maximum et remettons nos casquettes trempées cela nous ravigote ! Arrivons à Banani, superbe, arboré mais pas le temps de souffler, l’heure tourne, il va faire encore plus chaud, il faut attaquer la remontée dans une autre faille. Marche lente dans toutes ces pierres qui roulent un peu sous les pieds, bientôt ce sont des marches irrégulières de hauteur et de forme et le dénivelé est très raide, c’est vraiment dur ! mon gentil Dogon me soutient, me donne la main, faisons des arrêts d’une minute pour reprendre notre souffle, Sissé nous encourage de la voix ; tout le groupe suit en silence, encore une pose un peu plus longue avant le dernier effort, mon Dogon me fait de l’air avec un morceau de carton qu’il a trouvé ! après cet effort intense la pente est moins raide, nous arrivons nous atteignons le haut de la falaise, vue panoramique superbe ! sommes au village Bongo où un tunnel naturel de cent mètres de long traverse la roche ! il y fait bon, de nombreux marchands attendent là les touristes…Le car est en vue avec de l’eau fraîche, quel plaisir s’asseoir et boire ! nous rejoignons le campement hôtel de Sangha ; vite une douche avant le déjeuner. Pas le temps de faire la sieste, une troupe de danseurs masqués Dogons ( les meilleurs du Mali ) viennent nous faire une démonstration sur la place du village, nous nous asseyons par terre, à l’ombre des baobabs, très bon spectacle d’une heure et demie, tous des hommes de même taille, Bien musclés, superbes masques, un autre groupe chantait pour donner le rythme…Bien sûr tous les villageois étaient là, les gamins essayaient de les mimer…Malgré l’effort du matin je garde un souvenir inoubliable de ce lieu et de cette journée ; j’avoue être fière d’avoir réussi ! Sissé nous fait des félicitations, c’est la première fois qu’il ramène presque tout le groupe en cette période si chaude, d’ailleurs les excursions vont arrêter trois mois.Nous repartons à Mopti, je ne suis pas la seule à m’endormir ! Avant Bandiagara un arrêt est prévu dans un centre médical car nous avons deux doctoresses dans le groupe, Elles apportent des médicaments et veulent dialoguer avec le chef de service qui nous attendait . Bilan général sur la situation Santé ; Le plus gros fléau est la tuberculose puis viennent le paludisme, le sida…Les indigènes vont toujours voir le sorcier, ils viennent chez le docteur quand c’est souvent trop tard ! et de toute évidence ils n’ont pas d’argent pour payer, plus les médicaments ; Alors dans ce centre Ils cultivent des plantes que les anciens connaissent, et fabriquent à moindre coût des gélules de différentes couleurs…La solution est loin d’être résolue ; visite intéressante mais nous nous sentons impuissants devant ce problème. Reprenons la route de Mopti où  l’hôtel Kanaga nous attend, ainsi que la piscine ; bonne soirée et coucher tôt…125 km

Jeudi 24  7h30 départ pour Ségou, encore la visite d’un petit village de Bobo (ethnie de pêcheurs ) les greniers à grains des hommes et des femmes sont séparés, les hommes n’ont pas le droit de rentrer dans celui des femmes ! elles y mettent aussi leurs bijoux et vêtements précieux , je vois des cochons signe qu’il y a des chrétiens…11h arrêt dans la ville de San, petit tour du marché et de la Mosquée avant de se restaurer au comme à l’aller, bonne nourriture 16h Ségou, hôtel pour B et moi ème fois, avons toujours la chambre numéro 9 ! Sissé nous propose une promenade à pied sur les bords du Niger, toujours les scènes de lessives, de pêches, les petits jardins de légumes bien entretenus ; plus loin nous arrivons aux expositions de poteries bien connues, agréable à regarder, le chargement d’un gros camion est assez pittoresque, les hommes se lancent les potiches comme des ballons !…Au bout du quai le car nous rattrape et nous fait voir les anciens quartiers coloniaux ( tout délabrés, abandonnés ) Après visite dans le quartier Chrétien des fabricants de bière artisanale le cela se passe dans une cour avec les animaux et les gosses, il y a le chef de fabrication qui fait les mélanges des plantes a additionner au mil ou à l’orge fermentée, après le tout est chauffé dans des grands chaudrons, puis ce liquide continue à fermenter, atteint 7à 8 degrés, il repose quelque temps suivant l’avis du chef, il est filtré et mis en bidon pour être vendu ! dans  cette cour il y a des bancs où des hommes, le bidon à la main, sont complètement saouls; bien sûr nous avons été invités à y goûter ( personnellement j’ai fait semblant )…Retour à l’hôtel, piscine, dîner et gros dodo ! 405 km

Vendredi 25  Mars 7 h petit déjeuner dans le jardin avec le gazouillis des oiseaux et des jets d’eau comme bruit de fond, c’est très agréable pour débuter une journée…8 h, montons dans le car, retour à Bamako ; ce matin belle visibilité, passons devant le lieu où  Fred a eu sa grosse panne, les villages s’éveillent, les attelages, les enfants occupent les bas côtés ; Une certaine flemme nous envahit, nous accusons le rythme assez intense de la semaine…A la hauteur de la forêt de Faya doublons des chargements pittoresques de bois et de bétail !12 h arrivons au pont du roi Fadha et à l’hôtel B et moi prenons possession de notre chambre pour deux nuits encore, récupérons nos sacs ; Les autres qui prennent l’avion ce soir disposent de deux chambres. Nous déjeunons ensemble dans la grande salle panoramique, échangeons nos impressions, les temps fort…Sieste et piscine en attendant le dîner d’adieu en ville au Maquis ( très moyen, dommage de finir sur une mauvaise note.) Le car est là c’est la fin du voyage pour le groupe qui part à l’aviation, il nous laisse devant notre hôtel ; Adieu à Tous, très sympathiques dans l’ensemble ; Avons passé une bonne semaine, instructive, sportive… 235 k m

Samedi 26 Voilà deux mois que nous sommes partis ! Ce matin nous traînons au lit, arrivons les derniers au petit déjeuner (toujours bon et copieux ). Décidons une promenade le long du fleuve entre les deux ponts, arrêt au club nautique, un petit coin très propre dans la verdure, nous faisons terrasse une heure en sirotant un coca et en contemplant encore ce Niger qui nous a tant fasciné…Le barman Malien vient causer avec nous et nous fait voir ses peintures qu’il réalise sur verre, Bernard a le coup de foudre, il en achète deux…Rentrons, vite la piscine que c’est bon après avoir eu si chaud ces jours ci…Ce soir je refais mes sacs, je largue pas mal de vêtements et affaires de toilette le garçon de chambre va être heureux !

Dimanche 27 Dernier jour, farniente complète ; La navette de l’hôtel vient nous chercher à 20 h pour l’aéroport, remettons les montres à l’heure (décalage de 2 h ) Arrivée à Roisy 6h30, Florence et Mélodie nous attendent, fin d’un beau voyage !…12000 k m 

(ANTOINE de ST  EXUPERY  le  PETIT  PRINCE)

J’ai toujours aimé le désert, on s’assoit sur une dune de sable, on ne voit Rien et cependant quelque chose rayonne en silence…          

Fin                                                                                                                       

Josette  Huez